Lost in translation [Kenya & Sam]

Kenya & Sam

Every time when I look in the mirror
All these lines on my face getting clearer
The past is gone
     

Le retour à Londres n’était pas de tout repos. Comme il s’en doutait, le sommeil tardait à venir, perturbé par le moindre bruit. Il avait réussi à se construire un semblant de sécurité en vivant chez les moldus, mais il n’oubliait pas le risque de croiser un sorcier qui pourrait le reconnaître. Il espérait que le jour où ça arriverait, il s’agirait d’un visage amical…
Vaylin ne l'avait pas encore rejoint, et il tentait de trouver des repères dans ce nouveau monde avant son arrivée.
Comme il s'y attendait, son oncle ne vivait plus au même endroit, il avait dû déménager suite à la prise de pouvoir du mage noir. Être marié à une moldue l'avait probablement mis sur la liste noire du gouvernement... Puis la terrible nouvelle était tombée : mort... il était mort à son tour, assassiné par des mangemorts...

Ignorant alors quelle démarche prendre, il avait songé à reprendre contact avec ses anciens amis. Il connaissait du monde, il avait eu des amis et de nombreuses connaissances lorsqu’il était à Poudlard. Mais comment savoir qui pouvait être susceptible de l’aider ? Il ne savait même pas qui était encore vivant… Il avait disparu depuis tant de temps… Les personnes qui le connaîtront penseront surement qu’il est un revenant. Il repensa alors à certains de ses anciens amis et à la tête qu’ils pourraient tirer. Il se pouvait même qu’il se prenne quelques coups de poing dans la mâchoire. A cette pensée, un léger sourire s’esquissa sur son visage alors qu’il était en plein songe, en proie à une douce nostalgie.
Qu’étaient-ils tous devenus depuis Poudlard ?

C'était à ce moment-là qu'il avait pensé à retrouver son meilleur ami : Indigo... Il l'avait retrouvé mais il n'était plus que l'ombre de lui-même... Suite à ces étranges retrouvailles, Sam avait eu un doute sur l'Ordre et leurs méthodes... Mais après plusieurs jours dans le doute, il se résigna à en avoir le cœur net et à contacter l'organisation secrète, il ne mettait nullement en doute les paroles d'Indigo, mais bons nombres d'hommes et de femmes se laissent aller à la folie face aux plus profondes ténèbres...

Sam n'était pas sans ressource pour trouver l'Ordre car son oncle lui avait donné un contact juste avant leur départ. Il lui avait dit que si les choses tournaient vraiment mal, c'était là qu'il devait envoyer un message.
Déjà à l'époque, il s'était douté que c'était un moyen de le contacter, lui ou l'Ordre, et le moment était venu d'en faire usage.
Il avait envoyé un message avec les codages que son oncle lui avait laissés, comme ça il était sûr que si un membre de l'Ordre recevait ce message, les doutes sur ses intentions seraient moins forts. Il s'y présenta, partagea son désir de les aider et leur donna un lieu de RDV si jamais ils étaient d'accord pour le prendre dans leur rang.

Ce fut ainsi qu'il avait échoué sur le bord d’une plage galloise sur laquelle il avait fait de longues promenades dans sa jeunesse. C’était un des rares endroits qui lui semblaient encore familier. Cette plage, cet horizon et cet air iodé. Il se sentait enfin rentré chez lui.
Il resta un moment fixe, seul face à la mer, dans l’attente. Il avait écouté un temps le son de l’océan puis il avait fini par sortir son walkman. Une babiole moldue à laquelle il était accro. Pourquoi les sorciers n’avaient pas pensé à inventer ce genre de choses ? Il avait des radios mais pas ça. Il avait découvert plus d’une merveille moldue à travers ses voyages et celle-ci était une des plus vieilles.
Il mit les écouteurs et pressa le bouton « play ». Des guitares hurlantes retentirent mais Sam avança légèrement la cassette, ce n’était pas cette chanson de sa playlist qu’il souhaitait entendre. Après plusieurs arrêts pour trouver la bonne chanson, il le trouva enfin : Dream On d’Aerosmith. Cela pouvait être imprudent, mais il avait besoin de gérer son anxiété.

Tout en écoutant cette musique moldue qui provoquerait un infarctus à son père, il repensait à ce qu’il faisait ici. Combien de temps encore allait-il attendre ? Un membre arriverait-il et lui permettrait de rejoindre l’Ordre pour qu’il puisse enfin prendre part au combat ? Serait-il déçu ? Voire pire...

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Kenya & Sam

Every time when I look in the mirror
All these lines on my face getting clearer
The past is gone
     

Le monde ne tournait plus droit depuis trop longtemps. Le venin de ce nouveau régime prenait encore de plus en plus de force jour après jour, continuant de rependre la gangrène et la maladie dans les veines déjà fragile de ce milieu magique qui souffrait de ce mal. Tous se déchirait pour essayer de s’en sortir à la place de s’unir pour combattre ces monstres sans vergogne. Plus personne ne pouvait faire confiance à personne. La tension installée par le gouvernement était palpable jusque dans les rues moldues que les sorciers avaient l’habitude d’emprunter. Un meilleur ami pouvait cacher le plus parfait des ennemis, enfouis comme une taupe afin de retirer des informations. Le Régime de la peur avait envahi à nouveau la population, comme en trente-trois lorsque tout un peuple se ligua sous la bannière d’une nation, d’un parti politique, d’une crevure. Et comme l’histoire se répète, la Rébellion se préparait dans l’ombre.

Le vent fouettait ses cheveux en broussaille alors que ses bottines s’enfonçaient dans le sable légèrement humidifié par la dernière marée haute. Le membre de l’ordre prenait une grande attention à ses moindres gestes car il savait qu’il n’était jamais à l’abris d’un piège. Les mangemorts rêvaient de trouver une personne comme lui, un rebelle engagé avec des informations importantes. Et pour le moment, Kenya le savait, les légilimenciens experts du gouvernement casseront d’un coup de baguette ses faibles protections qu’il avait appris à ériger avec Mayson. Ses pas s’arrêtèrent alors qu’il était à environ cinquante mètres de cette personne qui semblait être celui qu’il devait rencontrer. D’une voix sûre, il créa une interaction, un contact avec cet inconnu à la silhouette qui lui donnait cette impression de déjà-vu. Puis il laissa son regard se balader un court instant sur les vagues qui venaient s’écraser sur le banc de sable avant de voir que l’homme se retourna.

Cette voix, il la connaissait, mais ce n’était pas possible. Cette personne était morte, ou du moins c’était ce qu’on lui avait confirmé lors de plusieurs discussions. Ses yeux se plissèrent alors que ce visage presque familier se dévoila, plus mature. Différent mais similaire. Les sourcils de l’ancien préfet de Gryffondor se plissèrent violemment, lui donnant une expression mélangée entre le doute et la stupeur. Il resta ainsi un bref instant sans répondre, ne sachant pas quoi faire, pas quoi répondre. Était-il lui aussi un revenant ?
- Un exilé ? Tu es mort Sam ! Lui répondit-il assez sèchement, comme si tout à coup il en prenait peur.
Il ne comprenait plus rien et tout à coup, c’était comme s’il était perdu. Sa main relâcha légèrement sa baguette sous le coup de la nouvelle – chose qui aurait pu se révéler cruciale si son ancien ami se trouvait dans le camp adverse.

Pas dupe, Kenya décida de rester sur la défensive. Il n’avait rien vu en rejoignant la plage et aucun signe ne semblaient laisser croire à une possible attaque, mais le trentenaire n’en restait pas moins tendu, sur les nerfs.
- C’est un piège, c’est ça ? Commença-t-il avant de regarder ouvertement à droite et à gauche. Qui est assez fou pour utiliser une potion Polynectar pour imiter l’apparence d’une personne morte ?
Faisant un pas en arrière tout en brandissant sa baguette, il lui montrait clairement que la confiance n’était pas acquise de son côté et que l’amateur de photographie qu’il avait connu à Poudlard allait devoir redoubler d’effort pour gagner sa confiance.

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Le temps semblait s’étirer de plus en plus alors que l’attente durait et qu’il sentait l’angoisse monter un peu plus à chaque fois qu’il se retournait pour voir si personne ne venait à l’horizon. Une silhouette apparaissait par moment et l’adrénaline montait en lui avant de retomber aussitôt quand il percutait qu’il ne s’agissait que de promeneurs. Quelques musiques eurent le temps de défiler sur la bande de sa casette avant qu’il ne décide de l’éteindre. Pour une fois, la musique ne parvenait pas à l’apaiser face aux enjeux qui se jouaient. Il retira donc son casque et le laissa reposer autour de son coup, laissant ses oreilles percevoir une toute autre musique alors que le vent, les mouettes et le bruit de l’océan semblaient se répondre.

Alors qu’il se perdait dans sa contemplation, Sam sentit alors une présence, comme si on l’observait avec insistance. Cela faisait un moment qu’il attendait et des passants avaient posé leur regard sur lui mais un bref instant, là c’était différent. Ses soupçons se confirmèrent quand il entendit des bruits de pas s’approcher de lui. Était-ce un promeneur qui avait décidé de profiter du panorama et d’une interaction sociale ? Un membre de l’Ordre qui répondait au rendez-vous ? Ou son message avait-il était intercepté par les mauvaises personnes ?

L’homme s’arrêta et une voix aux intonations familières retentis, intriguant Sam.
Il eut quelques secondes d’hésitations avant de tourner la tête vers le nouvel arrivant. Et l’angoisse descendit subitement d’un cran lorsqu’il vit son interlocuteur. Il sut alors exactement quoi répondre.

– Oui… C’est même magnifique pour l’exilé qui regagne enfin son pays.

Décidément, il pensait à ses anciens camarades et on lui envoyait Kenya Wilde, un de ses amis à Poudlard. Ils n’avaient pas été assez proches pour que Sam lui confie son statut de lycanthrope, mais assez pour être heureux de le revoir et plein d’espoir sur cette rencontre. Des années s’étaient écoulées, mais ils étaient tous deux assez vieux la dernière fois qu’ils s’étaient vus pour se reconnaître.
À cet instant, Sam avait bonne espoir qu’il vienne de la part de l’Ordre, il connaissait bien son ami et ses valeurs, rejoindre l’Ordre du Phénix était tout à fait son genre. Mais il restait une part de doute en Sam, après tout… Jamais il n’aurait imaginé Indigo auprès des mangemorts et pourtant…

Sam resta cependant sur ses gardes, mais il décida de ne pas tourner trop longtemps autour du pot avant de savoir si Kenya avait été envoyé pour le recruter ou le capturer, il préférait éviter de penser à pire.

– Merci d’être venu… Je suis vraiment heureux de te revoir après tout ce temps…

Plein de questions lui venaient à l’esprit, il avait envie de savoir de quel côté il était, bien évidemment, mais il avait aussi des questions plus banales. Il les tut cependant pour ne pas l’assaillir de questions et lui donner l’impression de lui sauter à la gorge. Il attendait de voir comment Kenya allait réagir, après tout, il était supposé être mort depuis longtemps. Mais chaque chose et ses explications en son temps.

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Le monde ne tournait plus droit depuis trop longtemps. Le venin de ce nouveau régime prenait encore de plus en plus de force jour après jour, continuant de rependre la gangrène et la maladie dans les veines déjà fragile de ce milieu magique qui souffrait de ce mal. Tous se déchirait pour essayer de s’en sortir à la place de s’unir pour combattre ces monstres sans vergogne. Plus personne ne pouvait faire confiance à personne. La tension installée par le gouvernement était palpable jusque dans les rues moldues que les sorciers avaient l’habitude d’emprunter. Un meilleur ami pouvait cacher le plus parfait des ennemis, enfouis comme une taupe afin de retirer des informations. Le Régime de la peur avait envahi à nouveau la population, comme en trente-trois lorsque tout un peuple se ligua sous la bannière d’une nation, d’un parti politique, d’une crevure. Et comme l’histoire se répète, la Rébellion se préparait dans l’ombre.

Le vent fouettait ses cheveux en broussaille alors que ses bottines s’enfonçaient dans le sable légèrement humidifié par la dernière marée haute. Le membre de l’ordre prenait une grande attention à ses moindres gestes car il savait qu’il n’était jamais à l’abris d’un piège. Les mangemorts rêvaient de trouver une personne comme lui, un rebelle engagé avec des informations importantes. Et pour le moment, Kenya le savait, les légilimenciens experts du gouvernement casseront d’un coup de baguette ses faibles protections qu’il avait appris à ériger avec Mayson. Ses pas s’arrêtèrent alors qu’il était à environ cinquante mètres de cette personne qui semblait être celui qu’il devait rencontrer. D’une voix sûre, il créa une interaction, un contact avec cet inconnu à la silhouette qui lui donnait cette impression de déjà-vu. Puis il laissa son regard se balader un court instant sur les vagues qui venaient s’écraser sur le banc de sable avant de voir que l’homme se retourna.

Cette voix, il la connaissait, mais ce n’était pas possible. Cette personne était morte, ou du moins c’était ce qu’on lui avait confirmé lors de plusieurs discussions. Ses yeux se plissèrent alors que ce visage presque familier se dévoila, plus mature. Différent mais similaire. Les sourcils de l’ancien préfet de Gryffondor se plissèrent violemment, lui donnant une expression mélangée entre le doute et la stupeur. Il resta ainsi un bref instant sans répondre, ne sachant pas quoi faire, pas quoi répondre. Était-il lui aussi un revenant ?
- Un exilé ? Tu es mort Sam ! Lui répondit-il assez sèchement, comme si tout à coup il en prenait peur.
Il ne comprenait plus rien et tout à coup, c’était comme s’il était perdu. Sa main relâcha légèrement sa baguette sous le coup de la nouvelle – chose qui aurait pu se révéler cruciale si son ancien ami se trouvait dans le camp adverse.

Pas dupe, Kenya décida de rester sur la défensive. Il n’avait rien vu en rejoignant la plage et aucun signe ne semblaient laisser croire à une possible attaque, mais le trentenaire n’en restait pas moins tendu, sur les nerfs.
- C’est un piège, c’est ça ? Commença-t-il avant de regarder ouvertement à droite et à gauche. Qui est assez fou pour utiliser une potion Polynectar pour imiter l’apparence d’une personne morte ?
Faisant un pas en arrière tout en brandissant sa baguette, il lui montrait clairement que la confiance n’était pas acquise de son côté et que l’amateur de photographie qu’il avait connu à Poudlard allait devoir redoubler d’effort pour gagner sa confiance.

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L’endroit était calme et dégagé, Sam avait pensé qu’il s’agirait du lieu idéal pour ce genre de rencontre car c’était difficile d’y faire un guet-apens. Il était important pour lui de montrer sa bonne foi, il savait que ce serait compliqué, après tout il était censé être mort depuis longtemps.
La réaction de son vieil ami ne se fit pas attendre, et elle fut pour le moins… vive. Kenya avait sorti  sa baguette et le tenait en joue près à se défendre. Une réaction que Sam avait envisagée. Les gens n’aimaient pas trop voir des fantômes quand ils n’étaient pas translucides et flottants.

Sentant la méfiance et la confusion de son ancien camarade d’école, Sam leva les mains lentement en signe de passivité. Les questions arrivèrent : il était temps de prouver son identité. Il est vrai que son père aurait été capable d’utiliser son apparence pour atteindre son oncle, mais ce dernier ne serait jamais tomber dans le panneau. Les craintes de Kenya restaient cependant légitimes. Quelque part, c’était une aubaine qu’on envoie quelqu’un qui le connaissait et pouvait discerner le mensonge de la vérité.
Toujours les mains levées, il commença à parler d’une voix douce et posée.

– Je suis censé être mort et je comprends tes questions. Ma parole vaudra ce que tu veux mais je jure que ce n’est pas un piège et je suis vivant. J’ai dû me faire passer pour mort afin d’échapper à mon père qui voulait que je devienne un mangemort…

Il observa une pause tout gardant son regard sur Kenya, il préférait le regarder lui plutôt que la baguette. Une fois assurée qu’il avait son attention, et une chance de s’expliquer, il continua.

– Il a tenté de me tuer mais mon oncle, qui était membre de l’Ordre, m’a sauvé et a réussi à faire croire à mon père qu’il m’avait tué. Passer pour mort était le seul moyen de survivre… et mettre mes amis dans la confidence les auraient mis en danger.

Il avait donné des explications sur son statut flou de vivant, ou de mort, mais cela n’était en rien une preuve et l’expression de Kenya ne respirait pas la confiance. Il aurait pu parler encore longtemps, mais sans autant d’effet.

– Je sais que ça peut te sembler vrai comme un mensonge pour te piéger. Je te laisse donc décider de la façon dont je peux prouver que je suis bien moi.

Sam resta là, immobile et les mains toujours levées et attendant qu’une décision soit prise. Il détestait ça, voilà des années qu’il prenait les décisions pour lui-même et là, il se retrouvait à devoir attendre que quelqu’un d’autre prenne une décision décisive pour lui. Il était cependant soulager qu’à ce moment précis cette personne soit cet ancien ami qu’il avait beaucoup admiré quand il était adolescent. Il avait confiance en lui à l’époque et espérait que la noirceur des dernières années ne l’avait affecté profondément. On avait beau avoir les meilleures intentions, côtoyer le pire pouvait nous changer, il en savait quelque chose.

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