☞ La société magique

La société sorcière est actuellement une société profondément inégale. Plus que le statut du sang, c'est la place occupée au sein du régime du mage noir qui régit les privilèges.

Au sein d'une société corrompue par les ténèbres, l'allégeance à Voldemort prime sur le reste. Si les sang-purs restent privilégiés et si les portes s'ouvrent plus facilement devant ceux dont le sang est immaculé, les sang-mêlés ayant prêté allégeance au régime du Lord ne sont pas en reste. La fidélité est récompensée. La fidélité n'est pas oubliée. Nombreux sont donc les sang-mêlés à s'être rangés aux côtés de Voldemort pour s'assurer une place au soleil ou pour tout simplement pour s'assurer de survivre.

La situation est toute autre pour les nés-moldus. S'ils ne sont ni chassés ni tués, leur condition est tout sauf enviable. Condamnés à des boulots de misère, considérés comme inférieurs et comme indignes de confiance aussi bien par les sang-purs que par les sang-mêlés, les nés-moldus sont loin d'avoir la vie facile. Il n'est pas rare pour un né-moldu de se faire traiter de sang-de-bourbe, le terme étant aujourd'hui rentré dans les usages. Écrasés par une société qui ne veut pas d'eux, les nés-moldus ne sont sauvés que par la magie qui coule bel et bien au creux de leurs veines.

Dans un monde où la magie fait le sorcier, naître cracmol est une malédiction. L'absence de magie est tue, masquée du mieux possible. L'absence de magie est considérée comme une tare, comme quelque chose d'honteux. S'ils l'avoueront difficilement, nombreux sont les parents à redouter voir leur enfant naître sans une once de magie.

Les années 90 sont propices à l'émancipation pour les femmes sorcières. Il n'est pas plus difficile pour une femme d'avoir accès à un poste important que pour un homme, la plupart des places s'obtenant en s'investissant auprès du Lord. Les familles de sang-pur restent cependant extrêmement influencées par le pouvoir principal d'un patriarche ou d'une matriarche, et il est plus difficile pour les sorcières issues de ces familles de se présenter autrement que comme une femme à marier. Nombreuses sont pourtant vocales, prêtes à défendre leurs droits, à prouver qu'elles sont tout aussi capables que leurs homologues masculins.

De façon générale, la sexualité ne pose pas de problèmes. Il n'y a que dans les grandes familles de sang-pur qu'être gay reste très mal vu. En effet, le but de ces familles étant prioritairement de faire perdurer leur nom, il est attendu de tous les héritiers de participer aux prochaines générations. Leur chemin de vie laisse alors peu de place à l'épanouissement : se marier et avoir des enfants, voilà le destin qui se dessine devant eux. Dans ces familles où les apparences priment sur tout le reste, rares sont ceux à avoir le courage de s'affirmer. En effet, dans la majorité des cas, cela signifierait couper définitivement les ponts avec les leurs.

Plus que la séxualité, c'est le stigma autour d'un nouveau virus qui impacte les esprits. Le virus de l'immunodéficience humaine (VIH) commence à se heurter au monde magique. Le virus, pour une raison que peu ne comprennent n'est que peu réactif aux traitements magiques. Les sorciers souffrent du VIH au même rythme que les moldus : symptomes, infertilité, isolation. Là se trouve un fléau que même Voldemort semble incapable d'éteindre, tâche sur l'image du grand.

L'inceste est quelque chose de très tabou dans la société. S'il n'est pas rare de voir des cousins aux deuxième, troisième voir quatrième degré se marier chez les sangs-purs afin de préserver la pureté du sang, les liaisons ou mariages entre cousins directs ou entre membres d'une même famille sont très mal considérées (et de ce fait presqu'inexistantes vu que couvertes de honte).

Depuis la prise de pouvoir de Voldemort en 1982, Poudlard a grandement changé. Les nés moldus se voient refuser l'entrée, laissés seuls à découvrir leur magie qu'ils tentent de contrôler. Sous le régime du Seigneur des Ténèbres, la Défense Contre les Forces du Mal n'est qu'un lointain souvenir, remplacée par des cours poussés en magie noire. Le cours d'études des Moldus a également disparu afin de laisser place à plus d'heures d'histoire de la magie, visant à renforcer un peu plus le culte du chef qui recouvre le monde magique en présentant l'histoire selon le prisme du mage noir.

La société s'habitue encore à la présence de certains morts parmi eux. Et si la plupart d'entre eux cherchent encore quoi penser de ce nouveau phénomène, il n'en reste pas moins que certaines tendances se distinguent déjà. Beaucoup se méfient de ces êtres qui ne sont ni vraiment morts, ni vraiment vivants. Certains ont peur, rejettent en bloc ces êtres qui ne devraient pas être là. Pour les familles de ces miraculés, tout cela est bien souvent teinté de la joie de retrouver ceux qu'ils pensaient perdus à tout jamais.

Maîtres des bas-fonds de Londres, les Rosier se sont imposés il y a de cela bien des générations déjà comme un empire basé sur le recel : objets magiques interdits, artéfacts de magie noire, ingrédients interdits pour potions,... Un seul mot d'ordre, trouver de tout, pourvu que vous soyez prêts à y mettre le prix. Fort d'un réseau très étendu de dealers, receleurs, commerces à leur charge et d'hommes de main, les tentacules de leur réseau recouvrent tout Londres. Il est d'ailleurs rare de les prendre la main dans le sac : caché derrière le Cabaret, qui sert de devanture à leurs activités moins légales, Oreste gère d'une main de maître l'héritage de ses ancêtres.

Les sorciers ont beau ne pas s'intéresser au monde des moldus, ils sont loin de ne pas connaître la drogue. Comme partout, les années 90 sont remplies de soirées plus ou moins secrètes au sein desquelles rares sont ceux qui ont les idées claires. Si quelques rares substances non magiques tournent, ce sont les potions et sortilèges qui mènent la danse. Nombreux sont ceux qui se prétendent capables d'offrir ce que beaucoup désirent, mais tous dépendent d'une seule et même famille : les Selwyn. Potionistes de talent, ils sont parvenus à contrôler un marché qui n'existerait sans doute pas sans eux. Tous savent qu'ils sont les seigneurs de substances interdites, et personne n'ose se mettre sur leur chemin.

Si certains se prennent à se débarrasser de leur propre vermine, beaucoup préfèrent garder leurs mains d’une propreté immaculée. C'est ainsi que, dans le fond de Pré-Au-Lard, une famille d'assassins est devenue le secret le plus connu du monde magique. Au sein de leur magasin de plumes, ce sont les Weasley qui sont construit leur empire sans pareille. C’est une plume particulière dont il faut s’emparer, sur un parchemin précis qu’il faut y écrire le nom d’une victime. On dit que c'est un secret, mais il n'est pas difficile de savoir que c'est chez eux que l'on se tourne si on désire faire disparaitre autrui. Ils sont les artistes de morts délicatement violentes, des sorciers à la chevelure de flammes mortelles.