Le Duel - Moiby

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Elle a cette tendance à s'enfermer, la blonde. Trop concentrée. Probablement trop passionnée, ou trop acharnée. Elle ne voit pas les alentours s'effacer rapidement. Pourtant, autour d'elle tout devient flou, tout s'éloigne, sans pour autant réellement bouger. C'est elle. C'est elle qui est bien trop aspirée par son travail pour avoir pleinement conscience de ce qui se passe autour. Ça fait longtemps maintenant qu'elle a fait ce plongeon dans le travail, dans ses recherches, qu'elle a décidé de donner toute son énergie dans ces recherches qui rythmes son quotidien. Elle leur fait confiance, à ces chercheurs qui l'entourent, probablement parce qu'elle travail avec eux depuis bien trop longtemps, sans doute aussi parce qu'elle est bien trop méfiante pour laisser quelqu'un s'approcher de son travail sans avoir d'abord tester leur fidélité. Assise à cette même table depuis des heures, le parchemin annoté s'accumule autour d'elle, alors que son regard reste accroché aux pages de ce livre aux sujets douteux, mais passionnants aux yeux de la Greengrass. Si bien, qu'elle ne prend pas conscience de cet élément perturbateur qui retient l’attention de ses collègues, avant que son nom ne résonne dans la pièce. « Greengrass ! » 

La chercheuse prend soin de noter sa page, avant de lever les yeux, sans bouger, pour dévisager celle qui vient interrompre ses recherches. Ce n'est pas le meilleur des moments. Ruby Weasley. Elle serre les dents, persuadée d'avoir déjà une idée de la raison de sa présence ici. Les sourcils de la blonde se haussent légèrement, comme en réponse à cette appellation chargée d'une colère presque palpable. Les mains de la Weasley viennent claquer le bois de la table, arrachant une faible grimace à l'orpheline, qui voit un parchemin s'envoler, puis, s'écraser au sol, alors qu'un objet tremble plus loin, sans se briser pour son plus grand soulagement. « Je peux savoir ce que c’est, ton putain de problème ?  » L'ignore-t-elle réellement ? Moira ne parle jamais de l'incident qui lui a arraché sa famille, pourtant, elle sait que leur mort n'est pas si mystérieuse pour les phénix. Elle garde le silence, serrant le poing. « Qu'importe la raison de ta présence, je ne crois pas que ça mérite un tel spectacle. » L'envie de répondre violemment est bien présente. Seulement, elle refuse de s'afficher davantage ici. Tout le monde sait qu'elle a se tempérament impulsif, qu'elle lâche les mots facilement, sans filtre. Sauf, qu'elle respect bien trop le travail de cette équipe pour lever la voix parmi eux. « Miss Weasley. Auriez-vous l’obligeance d’aller ailleurs ? » D'un regard, avec ces mots muets, qu'elle accompagne d'un faible signe de la tête, Moira remercie l'homme. « Pardon. Je sors … » Ces mots lui font lever les yeux au ciel, comme un soulagement. Non pas qu'elle n'est aucune envie d'affronter la colère de la rousse, mais elle est bien contente de voir que la raison lui revient. Non. Quoi qu'il en soit, ce n'est ni le lieux, ni le moment, pour cracher son venin. « Toi, moi, maintenant, dehors.  » 

Un soupire à peine forcé effleure ses lèvres. Les mots n'ont pas le temps de s'échapper de ces dernières, qu'elle lui tourne déjà les talons. En silence, le regard chargé de colère, elle la regarde s'éloigner, jusqu'à la voir disparaître dans le couloir. Son attention se reporte sur les chercheurs qui l'entourent. Elle se redresse doucement, avant de s'adresser à eux, en tentant de contenir la colère qui s'empare d'elle. « Excusez-moi pour ce dérangement imprévu. » Ses doigts glissent jusqu'à sa baguette, qu'elle tient fermement, pour venir replacer le parchemin à sa place, à l'aide d'un sort informulé. Elle range le bois précieux, avant de se diriger à son tour vers la sortie. Elle s'éloigne, jusqu'à ce que ses pupilles bleutées se posent sur la silhouette de la jeune femme. « Weasley ! » Le ton est teinté d'une pointe de provocation. Son regard se durcit, alors qu'elle s'adresse à elle de cette voix glaciale qui trahit la colère qu'elle vient tout juste de réveiller. « Quel que soit ton problème, explique moi ce qui te donne le droit de venir interrompre le travail des autres et de risquer de mettre mettre en péril des recherches par ton manque de délicatesse. » Bien sûr, la rousse n'a rien détruit. Une chance que Moira ne travaille que sur des écrits aujourd'hui. Elle n'ignore pas tout à fait la raison de sa venue. Du moins, elle se doute de ses motivations. Simplement, parce qu'elle n'ignore pas son affection pour le meurtrier qu'elle s'est elle-même jurée de détruire un jour. Elle n'ignore pas non plus que la Wealsey semble plutôt déterminée à partir en mission avec le loup. Mais même si elle n'a pas de pouvoir de décision, Moira s'y est toujours opposée et s'y opposera toujours. Il n'est pas bien difficile lorsque l'on a passé sa vie parmi les phénix, de convaincre ces personnes qui n'ont déjà aucune confiance en lui, qu'il n'est pas judicieux de lui confier une mission. « Vas-y, crache tout. Je t'écoute, maintenant. Qu'est-ce qui me vaux cette… Crise ?. » Elle crache ce dernier mot, en détaillant la jeune femme d'un regard interrogateur. Elle se retient, pour ne pas laisser des mots plus violents lui échapper. Pas tout de suite.