daily prophet

La Coupe de Quidditch britanique touche à sa fin. Les Hollyhead Harpies sortent vainqueurs du tournoi et la fête bat son plein. La rebellion, elle, murmure (+).
Les tensions montent alors qu'un nouveau revenant est enfermé à Azkaban pour le meurtre "accidentel" de sa fiancée.
Teatime with the Queen : Buckinghamshire est voté le county préféré des sorciers immigrants.



 

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 Out in the darkness I saw an angel ♠ Sélékiel

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Sujet: Out in the darkness I saw an angel ♠ Sélékiel   Sam 3 Mar - 4:19


C’est comme essayer d’attraper le ciel avec les mains.
Il y a l’obscurité qui s’étale et l’esprit qui tangue, Ezekiel et sa silhouette incertaine qui se découpe dans les ruelles de Londres, les yeux rivés vers la lune timide du soir. Avancer. Il est tard, si tard, sans doute que le cabaret sera déjà effacé, les filles l’habitant glissées dans les salons privés à danser, onduler, se dénuder, entrechoquer leurs os contre ceux des hommes venus se perdre dans ce royaume de poupées cassées. Il y a la honte qui s’esquisse, qui l’enveloppe, corbeau noir perché sur son épaule, le sentiment de tomber encore qui ne le quitte plus. Chaque matin s’éveiller avec l’ombre nourrie pendant la nuit, quand tout se répète inlassablement. Durant la guerre au moins il y avait les objectifs, la possibilité de se noyer dans la nécessité de dominer. Aujourd’hui tout est différent. Perdu dans l’éternel recommencement, oubliator, ironique lorsqu'il est lui-même dévoré vivant par des souvenirs trop acides. Et l’envie de rire, encore quand il pousse la porte de cabaret. Parce qu’il se sent pathétique Ezekiel, à chavirer quelque part entre l’alcool et les femmes, le vice en filigrane gravé contre sa mémoire. Il devrait se sentir roi pourtant, avec la marque tatouée sur son bras et les égards dont les citoyens lui font part, prince de ce monde qu’il a participé à ériger. Mais parfois il en a assez, assez de se traîner avec ceux qui lui ressemblent et lui renvoient en miroir une image qu'il exècre, assez du bruit, du paraître, de l’assurance froide qu’il lui faut constamment dégager ; assez ces mensonges mal assemblés, quand tout en lui souhaiterait simplement s’évader. Mais ça n’a pas le moindre sens. Parce que la majorité du temps il l’aime cette vie, s’y love sans songer à ce qui l’attendra lorsqu’elle viendra à s’achever. Respect et pouvoir, après tout, c'est tout ce dont un homme pourrait rêver, non ? De quoi effacer la solitude lancinante qui laisse parfois des trous dans son cœur trop profonds pour être comblés. C'est ce qu'il se plaît à se répéter.

***

L’atmosphère paraissait moins lourde qu’à l’accoutumée, les danseuses réfugiées dans leurs cocons privées. Commandant un whisky pur feu, Ezekiel laissa son regard traîner contre les murs, négligemment, sans trop comprendre ce qui avait bien pu le mener en ces lieux. L’insomnie, la solitude? Soupirant, il s’apprêtait finalement à faire demi-tour et à déserter les lieux quand un son vaguement envoutant s’étira jusqu’à lui, une mélodie drapée de perfection, trop pure pour être à sa place en tels lieux. Du piano. Enfant, Ezekiel avait rêvé d’apprendre à en jouer, ses parents lui imposant le violon, instrument rigoureux dont il s’était finalement éprit avant de le laisser à l’abandon lorsque la marque des ténèbres s'était mise à décorer son avant-bras. Parce que chaque note tendait à éveiller en lui ces émotions qu’il prenait tellement soin d’enterrer au quotidien, que la musique résonnait dans son âme, en déliait les contours. Repoussant sa chaise d’un geste sec, il se dirigea vers le fond de l’établissement, parvenant jusqu’à la porte close dont s’évadait la douceur l’ayant mené jusqu’ici. Il hésita un instant, avant de finalement entrer. La pièce était semblable aux salons privés, en un peu plus allongé, la décoration raffinée contrastant dangereusement avec les activités ici dissimulées. Son entrée sembla troubler la jeune pianiste, qui cessa immédiatement de jouer alors qu’il s’avançait vers elle, la dévisageant sans doute avec un peu trop d’intensité pour ne pas faire danser dans son regard clair les lueurs tamisées de la crainte. D’une beauté troublante la jeune femme laissa ses prunelles azurées s’accrocher à l’avant-bras dénudé d’Ezekiel, avant de relever la tête et de glisser les yeux dans les siens. Conscient de son attitude abrupte, le mangemort prit place dans un fauteuil en face de la jeune femme, esquissa un semblant de sourire afin de ne pas l’effaroucher encore davantage. « Vous ne devriez pas vous arrêter. Vous êtes douée. » Il avait trouvé ce qui lui manquait ce soir. De la musique. Plus que les danseuses, l’alcool, les volutes de fumée, il désirait être émerveillé, et il lui semblait que le talent de cette femme en serait capable. « Qui êtes-vous ? J’aimerais que vous repreniez. » Et les doigts qui tapotent le dossier de la chaise, la voix partagée entre le velours et l'autorité sans savoir à quel rythme danser, les yeux qui ne quittent plus l’étrangère, qui l’analysent, la dissèquent, la dévorent. Parce qu’il sent l’ange glissé sous ses vêtements, et que ça le transporte un peu, cette pureté distillée en douceur dans la laideur qui les entoure.

Out in the darkness I saw an angel
Held back the flood, until the sky fell
I see the future covered in roses
Waves of gold as the door closes

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Sujet: Re: Out in the darkness I saw an angel ♠ Sélékiel   Sam 10 Mar - 16:18

Fissurée. Craquelée. Comme une poupée de porcelaine tombée de l'étagère. Fêlure, qui s'étend jusqu'à son coeur fané par la honte, elle est là sans vraiment être là, voilà bien longtemps qu'elle a oublier le son de son propre rire.  Séléné est étendue sur le divan de soie pourpre, flétrie par une énième nuit à se languir que le jour lui accorde enfin le repos qu'elle mérite. La belle tente d'échapper à la réalité malveillante et hostile ; Son corps défraîchit par les lubies de ces Hommes se glisse sous un peignoir de satin qu'elle noue autour de sa taille, pour cacher un instants ces humiliations indécentes. Elle n'ose prononcer un mot sur ces désirs odieux qui bafouent sa silhouette quand vient le soir.
Et pourtant, ses yeux délavés par l'opprobre s'accrochent aux étoiles dansantes qu'elle a dessiné de sa baguette et laisse son esprit se perdre dans les éclats lumineux qui ondulent doucement au dessus de sa tête blonde. Avant, elle aimait tant la nuit. Elle y sentait cette pression mystique, comme si la lune était la seule à détenir la clé du secret de l'humanité. Et puis, c'était toujours comme si toutes les étoiles souriaient pour elle et la nourrissaient de beauté. Séléné, la fille cousue par les astres. Elle s'étendait là, et imaginait des histoires au travers de l'univers déployés sous ses yeux. Parfois, c'était comme si on venait lui chuchoter les légendes du monde à ses oreilles et que chaque morceau de l'infini était finalement l'écho de milliers des souvenirs du temps. Lorsque la nuit venait, Séléné devenait reine. Lorsque la nuit venait, Séléné entrevoyait tout le cosmos de façon si clairvoyante que ses yeux d'enfants s'illuminaient d'une lumière éternelle. Lumière qui, à présent, s'était ternie par les bassesses humaines.

Et malgré tout. Elle n'avait pas renoncé à aimer ces histoires qu'elle pouvait lire au travers des étoiles. Et bien que la nuit soit devenue pour elle synonyme d'infamie, Séléné gardait précieusement en elle l'innocence de ces jours d'antan où rien d'autre que ses rires ne comptaient. Alors elle se perd un peu dans les nébuleuses colorées caressant ses prunelles. Elle perd la notion du temps. La notion de l'espace et pendant quelques secondes, elle n'est rien de plus que des particules en suspension,  imprégnées dans l'infinité. Un tintement sonore la ramène pourtant sur terre. «  Miss Swan, un verre d'hydromel pour vous. » La jeune femme s'avance d'un pas gracile et pose un verre sur la coiffeuse. Comme tous les soirs, elle reçoit toujours quelques cadeaux de la part de ses plus fidèles clients. Et comme tous les soirs, elle les ignore et les jette directement aux oubliettes. Peut-être parce que c'est encore la seule chose de sa dignité qu'il lui reste. Peu importe la valeur des bijoux, de la rareté du vin, du montant du parfum qu'on lui offre, cela n'est jamais suffisant à acheter la honte qui traîne sur sa peau diaphane.
Elle remercie de la tête la serveuse qui s'échappe aussi vite qu'elle est arrivée. Ici, elle est la figure la plus en vogue. Ses sourires, feints, ses gestes élégants, et la beauté troublante qui s'échappe d'elle lui a permis de se faire un nom dont elle se serait volontiers passé. Séléné se lève, fait disparaître le verre et sort de la loge d'un pas délicat. Il est si tard qu'il en est tôt. Le cabaret est presque vide à cette heure-ci, les seuls hommes encore là sont ceux qui cherchent le réconfort au fond de leur verre boudant enfin le bras de ces femmes qui n'ont pas su embellir leur vie noire et terne. Elle passe devant eux, ne s'attarde pas sur les visages déformés par la solitude de peur de voir le reflet de la sienne éclater dans leur yeux. Elle est invisible.
Alors elle se glisse doucement derrière une porte noire et referme celle-ci derrière sa silhouette. En quelque pas, elle rejoint le piano à queue au milieu de la pièce et caresse doucement les touches d'ivoire avant de prendre place sur le tabouret. Le silence règne. Il n'y a qu'elle et ses pensées pour combler cette fin de soirée difficile.
Pour quelques heures, elle s'échappe de l' atmosphère sale et putride du cabaret qui ronge son quotidien et entame une mélodie délicate. Les première notes viennent ricocher contre les murs en faisant écho à la mélancolie qui balotte son coeur. Le vague à l'âme, Séléné se laisse emporter par le son de la comptine de la socière blanche. C'est sa préféré. Hormis les musiques moldues que sa mère aimait tant lui jouer lorsqu'elle était petite. Mais ici, elle n'a pas le droit.
Elle joue. Comme si c'était la dernière. Abandonne vite la comptine pour divaguer vers sa propre existence. Elle Clapote sur le clavier. Appuie sur la lyre. Fait vibrer les cordes. Et laisse la musique l'envelopper d'une bulle dont elle est la seule gardienne. Plus rien n'a d'importance à présent. La liberté est là, dans ses doigts qui s'agitent et crée une mélodie venue d'un autre monde. Oui, C'est là qu'est sa place. Dans la mélodie, il y a son âme qui s'enchaine et s'égare, puis se retrouve, se rassure, se blottit un peu contre l'espoir qui lui reste. Une étincelle qui éclate dans un son clair et vibrant. C'est une longue histoire qui résonne, peut-être un peu trop personnelle mais elle est seule alors cela n'est pas vraiment grave de donner ainsi son être à l'inertie. Ëlle ferme les yeux.

Elle ne l'a pas vu arriver. Elle n'était pas prête à entendre les pas d'un étranger venir s'imiscer sur le fond de sa vie tissée d'un diapason de notes triste. La pianiste ouvre les yeux et fait face à un homme qui l'observe intrigué. Instinctivement, elle sursaute et ses doigts déraillent sur le clavier. Tout s'arrête d'un coup brutal, et la dernière note n'est déjà plus qu'un spectre engloutit par l'affolement. La première chose qu'elle remarque c'est le regard pénétrant de l'inconnu. Il y a quelque chose, là au fond de ses prunelles qui l'interpelle. Un peu comme lorsque les étoiles lui murmurent des histoires. Il y a des secrets, dissimulés dans l'agate solide de ses yeux. Et puis, la seconde chose qu'elle remarque c'est la marque qu'il porte sur son avant bras et jure de façon presque blasphématoire avec ce regard engourdie par la fascination qu'elle sent exalter de lui. Séléné a appris à se méfier de tout le monde bien sûr. Mais elle elle a encore plus apprit à redouter les mangemorts depuis que ceux-ci ont fait des gens comme elle de la simple chair à canon.
« Vous ne devriez pas vous arrêter. Vous êtes douée. »   un peu interloquée, Séléné tente de remettre de l'ordre dans ses idées. « Qui êtes-vous ? J’aimerais que vous repreniez. » Elle ne dit rien. Tu n'es personne. Dis lui. Dis lui que tu n'es rien.  Parce que quoi qu'elle fasse pour essayer de s'en défaire, il y a la peur qui s'imiscie sous son epiderme. Et mille questions qui grouillent dans sa tête. Pourtant, ses doigts se remettent à s'activer sur le clavier et la musique se propage à nouveau dans la pièce. Mais ce n'est pas la crainte qui la guide cette fois. Il y a autre chose, une chose qu'elle n'arrive pas à exprimer avec des mots. Alors, elle laisse la mélodie s'exprimer à sa place ; le langage musical ne connaît aucune barrière à celui qui sait la parler. «  Vous ne devriez pas être ici. » chuchote-t-elle au son d'un enchaînement doux. «  Il n'y a que les hommes tourmentés qui viennent ici à une heure aussi tardive. Ou bien ceux qui cherchent à fuir la réalité dans les vapeurs d'alcool. » Et elle n'est que l’hôtesse de l'un ou l'autre de cette catégorie. La belle murmure encore. Cette fois, c'est une question qui franchit la barrière de ses lèvres, sans vraiment y réfléchir. «  à laquelle de ces deux catégories appartenez vous ? » La jeune femme stoppe la course de ses doigts et scrute attentivement l'étranger, comme pour tenter de trouver la cassure qui l'a pousser à pénétrer l'antre de u vice à l'état pur. Il n'y a rien de manichéen chez lui. Ça se sent à l'allure qu'il dégage. Les hommes, elle les connaît par coeur, Séléné ; elle a vu le pire et ne s'est jamais attendu au meilleur. Elle a goûté au désespoir de leur pensées et à la noirceur de leurs âme. Et il n'y a plus  aucun secret susceptible de la terrasser les concernant. Pourtant, il est resté là. Pour sa musique. Dans un lieu de luxure gorgé de péché, il a préféré la musique. Et ça, elle ne s'y était pas préparé. Ça l'intrigue, et elle penche la tête sur le côté pour mieux voir le regard sombre qui s'attarde sur elle. Un éclat s'est estampillé dans le bleu marine de ses yeux, voila bien longtemps qu'elle n'a plus vu ça chez un être humain. Alors, poussée par un second souffle, elle se remet à jouer. Comme si c'était vital. Necessaire qu'il reste encore un peu avec cette lumière timide qui traverse ses iris. La musique parle encore à quelqu'un.
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