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La Coupe de Quidditch britanique touche à sa fin. Les Hollyhead Harpies sortent vainqueurs du tournoi et la fête bat son plein. La rebellion, elle, murmure (+).
Les tensions montent alors qu'un nouveau revenant est enfermé à Azkaban pour le meurtre "accidentel" de sa fiancée.
Teatime with the Queen : Buckinghamshire est voté le county préféré des sorciers immigrants.



 

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 A tale of love and loss - Felipe.

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Âge : 32 ANS, nombreuses sont les années qui se sont perdues. La trentaine à l’âme, la soixantaine au fond du cœur, la mort a changé la donne. (30.04.1928)
Sang : NÉ MOLDUE, la sang de bourbe se prétend sang souillé avec un sourire joueur. Ses origines découvertes signeront la fin de la vie comme elle la connait.
Profession : ESCORT, c’est au bras de sorciers influents que la beauté se pavane, le sourire aux lèvres, le jeu au fond du cœur. Mensonge au sein du monde, mensonge au sein des lits. L’oiseau est un ESPION au sein des serpents.
Situation civile : Le cœur n’a jamais eu le temps d’aimer, alors la femme est SEULE au milieu du monde. Elle s’en moque, elle qui n’y a jamais cru.
Allégeance : PHOENIX au fond de l’âme, on se prétend reptile le temps d’un sourire. Mais c’est un être rebelle qui ment, un être rebelle qui attend.
Particularité : REVENANTE, c’est la mort que l’âme connait plus que tout. Cette mort vide qui a fait disparaitre la foi.

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Sujet: A tale of love and loss - Felipe.   Mer 7 Mar - 23:48

a tale of love and loss
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07 march 1996, midday.

Elle ne veut pas être là, Isabel. Tout son être le hurle. Pire encore, son être hurle le mensonge. Au sein de sa demeure solitaire, elle est loin de l’escort de la haute société. Guerrière à jamais, elle se moque bien de sa beauté, de son apparence, de la vision que le monde appose sur elle. Ce devrait être son cas désormais. Après tout, là, au milieu des couloirs rebelles, elle n’a rien a caché. On la sait espionne. On la sait née moldue. Alors pourquoi se cacher ? Pourquoi mentir pour un rien ? Parce que le mensonge est plus simple que la vérité. Parce que la joie est tout ce qu’elle s’autorise. Un pas après l’autre, elle se déplace au travers des couloirs immaculés. Un pas après l’autre, ses talons claquent sur le carrelage précis. Ses lèvres sont écarlates, dessinées avec l’attention d’une femme dont la profession exige une beauté parfaite. Elle aimerait être le afin de rejoindre Ellis. Un apprentissage efficace, voilà ce qui l’attendrait alors. Angharad, peut-être, afin d’échanger une conversation comme elle en trouve rarement. Mais non. C’est quelqu’un d’autre qu’elle se doit de rejoindre.

« Dios mio, » murmure-t-elle en entrant dans un dernier couloir. Là, à sa gauche, se trouve une porte en bois délicate. Un long moment, elle attend. Elle attend parce qu’elle ne veut pas entrer. Elle attend parce qu’elle ne veut pas être là. Et pourtant. Pourtant elle s’y trouve. Comme elle s’y est trouvé le jour précédent. Comme elle s’y trouvera lors des jours à venir. Règle 45. Malgré tout, malgré la peur, malgré la douleur, il y a de ces valeurs qu’elle ne peut perdre, de ces valeurs dont elle ne peut se passer. Au diable les règles du monde. Rebelle jusqu’au plus profond de son cœur, elle est prête à tout pour détruire les lois de ce monde. Et puis il y a les lois de son monde. Les lois de leur monde. Des lois qu’elle ne peut toucher. Des lois qu’elle ne touchera jamais. Alors elle est là. Alors elle attend. Alors elle inspire. Alors elle abaisse la poignée.

À peine entrée, son regard se pose dans le sien. Aux yeux du monde, c’est un homme comme un autre. Aux yeux du monde, il pourrait être un frère ainé. Mais le monde est aveugle. Son masque maquillé au visage, elle se tient droite. Un pas. Puis un autre. Son cœur bat. Comme à chaque fois, qu’elle le voit, elle se souvient de ses erreurs. Elle a honte, Isabel. Honte d’avoir abandonné cet enfant au sein de la guerre dont elle a voulu l’éloigner. Honte de l’avoir forcé à vivre sa vie sans elle. Chaque fibre de son être se concentre sur les apparences. Chaque fibre de son être l’empêche de pleurer. Chaque fibre de son être l’empêche de sombrer. Serait-il plus simple d’accepter la douleur qui la submerge à la simple vu de l’enfant ? Peut-être. Surement. Mais elle ne peut le faire. Joyeuse parce qu’elle s’interdit le reste. Sa propre règle. Sa propre règle qui n’en est pourtant pas vraiment une. Pourquoi ? Peut-être parce qu’elle sait qu’elle finira par la briser. Un jour.

Mais le jour n’est pas. Pas encore. Alors elle se tient fière. Droite. Sa cape se défait de son coup, glisse le long de son bras, avant de se voir déposée sur l’un des fauteuils qui habitent la salle. Au loin, le bruit d’un train moldu caresse les parois de l’antre rebelle. Elle croise ses bras sur sa poitrine, silencieuse un moment. Enfin, sa voix résonne. Enfin, son accent colombien se heurte au monde. « Ton heure a déjà commencé. » Cela fait de longs mois qu’elle ne veut pas de lui. Cela fait de longs mois qu’elle ne lui offre que l’image de son mensonge. Ce n’est pas Isabel qu’il voit, l’enfant. C’est l’escort qu’il connait. L’image de celle qui séduit les serpents. L’image de celle qui risque sa vie pour quelques mots murmurés au sein d’un lit étranger. Depuis l’annonce du retour de Dumbledore, le danger grandit. Mais elle s’en moque. Elle se bat pour survivre. Elle se bat parce qu’elle aime se battre. Enfin, elle se met en mouvement. Elle enfonce sa main dans une poche de sa cape et en sort une flasque métallique. Se laissant tomber dans un fauteuil – loin de l’enfant, proche de la porte – elle laisse une gorgée d’alcool couler le long de sa gorge. Les jambes croisées, elle observe l’homme en silence. « N’as-tu pas d’autres choses à faire ? » demande-t-elle sans vraiment connaitre la réponse. Tout pour empêcher son cœur de battre. Tout pour empêcher les larmes de couleur. Tout pour oublier qu’elle aime le fils plus qu’elle ne peut s’aimer elle-même.
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Sujet: Re: A tale of love and loss - Felipe.   Sam 10 Mar - 5:17

Entre vérité et mensonge


N'as-tu pas d'autres choses à faire ?


Si. Il y avait ce matin le regard d'une femme épuisé dont ses cernes ornaient, d'un air triste, le visage. Ses cheveux en bataille s'échappait par endroit d'un chapeau vert et sombre, haut de près de trente centimètres et tombant sur le côté gauche en un pli hasardeux. Dans sa main, l'on trouvait alors une serpillière et au sol, sous sa main droite cette fois, un saut dont l'odeur forte et encombrante laissait deviner la présence d'un liquide de nettoyage destiné à récurer le sol – si je pouvais me fier à sa présence à la sortie de la chambre 3B du Chaudron Baveur – de la bile de l'une des infectes créatures que possédait Monsieur Advar, un homme d'à peine cinq ans de plus que moi et qui avait pris l'habitude depuis trois mois de louer régulièrement une chambre ici même lorsqu'il était de visite prétendument professionnelle à Londres ; Ameüs Advar étant un magizoologiste retord vendant, par âcre sens du profit, quelques créatures étranges et peu recommandables au marché noir que l'on pouvait trouver au sein de quelques sombres quartiers sorciers de cette dite ville.
Mais parce que cette histoire ne commence pas un magicien méprisable mais par une femme de ménage épuisée, revenons à notre conversation initiale. Quand j'aperçus pour la première fois aujourd'hui cette dame, il devait être à peine huit heure du matin et j'étais vêtu d'un chapeau court au teint taupe, d'une cape de même couleur, d'une robe noire et d'une paire de lunette ronde aux contours épais tombant sur mon nez. Je m'étais dirigé vers elle à peine l'avais-je vu trimballant son saut à l'aide d'une baguette et portant sa serpillière à bout de bras en marchant d'un pas lent et lourd. J'avais sorti avec hâte ma baguette pour faire extirper et léviter de ses mains l'accessoire précédemment cité en m'exclamant.


Laisse-moi faire, tu veux ? Mais qu'elle le voulait ou non, mon sort était déjà en action, l'objet lévitait alors à plus d'une longueur de bras de la sorcière et, de toute manière, le bras éreinté de cette dernière avait à peine esquisser un geste pour le reprendre que l'usure ou la gravité avait ensuite refusé qu'il ne se meuve davantage et était retombé, ballant le long de son corps. T'es épuisé, n'est-ce pas ? Laisse-moi te proposer quelque chose qui t'aidera à aller mieux et qui te donnera également la force nécessaire pour m'étriper, d'accord ? Elle esquisse un rictus dubitatif, ses lèvres hésitent entre un bâillement et une moue agacée pendant que je lui parle. Puis, je continu et poursuivant, elle refuse, elle s'énerve, elle me fait remarquer que je le lui avais déjà demandé il y a trois jours et que le cocktail proposé pour la remettre en forme n'était pas le souci alimentant son objection mais à force d'arguments et d'une once de manipulation sous couvert de ce mot élégant que l'on appelle « charme », je parvins à m'extirper deux heures ce jour là de mon travail au Chaudron et comme convenu, elle m'y remplacera de onze heures et demi jusqu'à, donc, treize heure trente.

Tout est manipulation. Tout est une question de mots finement choisi ponctuant des phrases ou en commençant certaines, de situations aux allures de hasard mais, justement, qui se révélait être en faites qu'une question d'allure et non de réalité. Mentir pour obtenir : un accord, une réputation, une situation. Que ce fut ce matin où mes pensées ne me guidaient que vers cette sorcière afin d'obtenir d'elle un service ou plus tard au QG avec elle, au moment précédemment négocié pour me déloger du Chaudron.
Mentir. Elle ne m'avait guère encore donnée, ma mère, de règle par rapport au mensonge. Jamais ses lèvres n'avaient fredonné au cours d'une année, qu'entre nous les mensonges étaient proscrits, quand j'étais gosse : de sorte à ce qu'aujourd'hui, je m'y autorise. Mais qu'au fond, ce midi, le fait est que je n'allais pas mentir à ma mère, c'était plutôt un jeu de dupe que je comptais mettre au point au fil des prochaines minutes ; au fil de l'heure.


Elle est derrière-moi, mon dos se présente à elle pendant qu'elle s'assoie de toute sa personne sur le seul canapé présent dans cette salle et que j'entends un liquide s'échapper d'un contenant que je déduis être, par habitude, une sorte de bouteille, une flasque, quoi que ce soit qui puisse contenir un semblant d'alcool. Autour de nous des pierres froides font offices de murs dans ce tunnel sous-terrain, des murs vierges du moindre cadre, d'étagère de toute sorte, d'accessoires quelconque. La pièce, si l'on oubliait ce fauteuil, était pour le moins vide et il n'y avait pas la moindre fenêtre. Ma baguette trônait dans ma main et mon bras suivait le cour de mon corps.


« Tu as vécu combien de temps en Angleterre pour que tu puisses arrêter si facilement de me parler en espagnol, maman ? J'y vis depuis vingt-cinq ans et pourtant j'ai le respect de ne pas te parler dans leur saleté de langue. Collaporta. »

Je m'étais alors, pour dire ce dernier mot, retourné vers la porte, baguette tendue vers la serrure, en incantant le sortilège. Mon regard passa par celui de ma mère.

« A moins que ça ne te dérange, il n'y aura pas d'interruption durant cette heure, pas de repos, pas de flasque pour te soûler – un coup de baguette sur cette dernière la fait voler plus loin – aucun répit d'aucune sorte quand il est question de récupérer l'intégralité de tes pouvoirs. Il viendra un moment où tu devras savoir faire autre chose  que la pute. »

Que ce soit chacun de mes mots ou chacune de mes lettres que je prononce, tout cela brûle ma gorge, brûle ma langue, brûle l'air qui se dégage de ma bouche immonde. Je regarde avec un certain mépris la mère qui m'a élevé et l'insulte avec toute la gêne du monde mais rien, dans mon visage, rien dans mes yeux, rien dans les contours de mes traits ne le laisse paraître si ce n'est un rictus léger, une micro-expression incontrôlable, trahissant mes intentions. Mais aujourd'hui tout est manipulation, tout est vérité âcre et violente balancé au visage de celle qui est ma mère. Puis je me détourne d'elle et caresse de ma baguette la pierre froide qui nous entoure à un endroit précis du mur faisant face à elle. Je tape alors dessus, prononce le nom d'un sortilège et quelques gravas tombent alors de la paroi.

« Et si tu veux partir, désarme-moi. »

Le mur s'effrite de plus en plus et laisse tomber au sol une avalanche de pierres provoquant un bruit cacophonique pendant les premières secondes de l'enchantement : en se brisant au sol, les gravas deviennent une poussière informe qui se révèle être une fumée couleur cendre en s'élevant dans les airs jusqu'à totalement disparaître à mesure que les pierres cédaient ; au bout de quelques secondes, le sol n'était plus recouvert de gravas, nos habits ne marquaient plus la présence de poussière et le mur avait disparu pour laisser place à la suite de ce sortilège d'illusion. Devant nous, le Printemps jouait l'une de ses plus banales pièces campagnardes : l'herbe verte et grasse dansait au gré d'un vent léger dans ce paysage de nature et quelques arbres aux bourgeons grossissant et aux fleurs naissantes prenait part à cette musique discrète ; le Soleil frappait tout cela et quelques nuages blancs crèmes parsemaient le ciel azur.

« Le sortilège du Trompe-l'oeil : ce qui est devant nous n'est pas réel, si tu essaies de t'y diriger tu te cogneras à un mur de pierre mais il est d'un réalisme bluffant. Je suis pas là pour te faire un cours sur comment le réaliser, tu le sais très bien : le lanceur du sort peut y faire figurer presque n'importe quoi selon sa volonté. Ce que je veux est simple : que tu y fasse apparaître quelque chose de vivant. »

Aussi étrange qu'il y paraisse, c'était le désavantage du sortilège : y faire figurer un être vivant demandait des ressources magiques et une concentration prodigieuse de telle sorte à ce que l'animal disparaisse dès la seconde où le sorcier le sortirait de ses pensées. Par définition, il était là une tâche bien trop ardue pour un revenant quelconque mais le jeu, en ce jour, en cette heure, n'était de toute manière pas à ce qu'elle y parvienne.

« Et ne me dis pas que tu ne peux pas. »



Italique : La langue employée par Felipe est l'espagnole.


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Âge : 32 ANS, nombreuses sont les années qui se sont perdues. La trentaine à l’âme, la soixantaine au fond du cœur, la mort a changé la donne. (30.04.1928)
Sang : NÉ MOLDUE, la sang de bourbe se prétend sang souillé avec un sourire joueur. Ses origines découvertes signeront la fin de la vie comme elle la connait.
Profession : ESCORT, c’est au bras de sorciers influents que la beauté se pavane, le sourire aux lèvres, le jeu au fond du cœur. Mensonge au sein du monde, mensonge au sein des lits. L’oiseau est un ESPION au sein des serpents.
Situation civile : Le cœur n’a jamais eu le temps d’aimer, alors la femme est SEULE au milieu du monde. Elle s’en moque, elle qui n’y a jamais cru.
Allégeance : PHOENIX au fond de l’âme, on se prétend reptile le temps d’un sourire. Mais c’est un être rebelle qui ment, un être rebelle qui attend.
Particularité : REVENANTE, c’est la mort que l’âme connait plus que tout. Cette mort vide qui a fait disparaitre la foi.

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Sujet: Re: A tale of love and loss - Felipe.   Mer 21 Mar - 19:21

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07 march 1996, midday.

Elle ment tellement qu’il lui arrive d’oublier qui elle est, Isabel. Ses journées sont passées à se pavaner, à offrir cette beauté sophistiquée que le monde désire. Mais ce n’est pas qui elle est. Ca ne l’a jamais été. Et pourtant. Pourtant, alors qu’elle se trouve devant Felipe, elle continue de mentir. Ce mensonge qu’elle offre a son propre cœur afin de de ne pas sombrer. C’est difficile de se savoir différente, de savoir que l’on se doit d’être autrui pour sa propre survie. C’est quelque chose qu’elle a appris vite, trop vite peut-être. Lorsqu’elle est arrivée a Londres pour la première fois déjà, elle est devenue autre, loin de la violencia qui sculpter son être. Mais cela n’a pas suffi. Le mensonge n’a pas été assez bon, il n’a pas été assez précis. On l’a découvert. Pire, on a tout découvert à son sujet. Elle qui a tué plus de sorciers et de sorcières que la plupart des serpents, elle qui s’en est presque amusée. Alors que son propre sang a coulé, elle a laissé ses secrets s’échapper. Alors que son propre sang a coulé, la seule chose qui lui est venu en tête a été la promesse qu’elle a fait à Felipe. Elle lui a promis de revenir. Mais elle n’est jamais revenue. Voilà surement ce qui fait qu’elle ne peut le voir désormais. Parce qu’elle a échoué, et que de voir l’homme qui se tient devant elle ne fait que le lui rappeler, un coup à la fois. Elle qui sait désormais mentir comme peu d’autres, certains pourraient la considérer sans cœur – peut-être auraient-ils raison. Et pourtant. Pourtant, alors qu’elle se tient devant le combattant, c’est bel et bien un palpitant qu’elle reconnait au fond de sa poitrine. Voilà ce qui lui fait mal. Voilà ce qui la déchire. Voilà ce qu’elle tente de taire. Voilà ce qu’elle tente d’ignorer.

« Tu as vécu combien de temps en Angleterre pour que tu puisses arrêter si facilement de me parler en espagnol, maman ? » Ses sourcils se froncent. Son visage se renfrogne. Maman. Elle a un jour été fière de se faire appeler ainsi. Un jour. Mais le jour n’est plus. La fierté a fait place à la honte. Elle ne le présente jamais comme son fils. Elle ne supporte pas de se faire appeler maman. Parce que cela fait mal. Parce qu’elle ne supporte pas la douleur. « J'y vis depuis vingt-cinq ans et pourtant j'ai le respect de ne pas te parler dans leur saleté de langue. » Court soupir. Et puis elle y pense. L’anglais est devenue sa monnaie, ses mots ses instruments. La serrure tourne et elle ne peut s’empêcher de se redresser. « A moins que ça ne te dérange, il n'y aura pas d'interruption durant cette heure, pas de repos, pas de flasque pour te soûler. » Elle tente de se plaindre, mais le sorcier continue sans lui en laisser la chance. « Aucun répit d'aucune sorte quand il est question de récupérer l'intégralité de tes pouvoirs. » Elle n’est pas idiote, Isabel. Elle sait parfaitement qu’il s’agit d’une excuse plus qu’autre chose. Si le choix était le sien, elle choisirait Ellis plutôt que Felipe. Choix qu’elle a déjà fait de nombreuses fois, prétextant que l’anglaise faisait partie des professeurs de l’organisation, ceux qui savent comment s’y prendre. Plus encore, elle se contente bien ne faire que cela, lui apprendre à regagner le contrôle de sa magie. Une fois l’apprentissage terminé, elle n’en sortait pas épuisée, ne ressentait pas le besoin de laisser ses larmes couler.

« Il viendra un moment où tu devras savoir faire autre chose que la pute. » Elle est sur pieds, Isabel. Ses talons l’élèvent à la hauteur du sorcier, son regard planté dans le sien. « Fais attention à ce que tu dis, Felipe. » Le premier masque est tombé. L’espagnol résonne dans la pièce, suinte d’entre ses lèvres. Pire encore, le fond de son regard n’est plus beau, il n’est plus délicat. Il est violent. Le regard d’une femme qui est prête à se défendre comme elle a un jour promis à un enfant qu’elle le défendait. Comme elle a un jour échoué. « Arrête donc de prétendre que tu me connais par cœur. » Elle crache presque ses mots, Isabel. Elle les crache afin de ne pas les pleurer. « Et je t’ai déjà dit de ne pas m’appeler maman. » C’est presque un ordre, le genre qu’elle a répété encore et encore. Elle ne voit pas le rictus qui habite le visage du colombien. Elle ne le voit pas parce qu’elle ne veut pas le voir. Ou peut-être parce que des larmes invisibles manquent de prendre place dans le fond de ses yeux et qu’elle ne peut les laisser faire.

« Et si tu veux partir, désarme-moi. » Un court instant, elle hésite. Si la magie de Felipe surpasse la sienne, elle sait pertinemment que son corps est plus puissant que le sien. Les longes heures passées à s’entrainer ont déposé des muscles puissants sur son corps, muscles qu’elle utilise à la perfection. Mais elle n’en fait rien. Pour l’instant. Elle se contente de l’écouter alors qu’il lui parle d’un sortilège qu’elle sera incapable de réaliser. Un pincement dans le fond de son être manque de la faire vaciller. Avant même sa mort, elle y serait parvenue sans même avoir besoin d’y penser. De son vivant, sa magie a été des plus précises, des plus puissantes. Elle qui est parvenue à devenir animagus a peine sortie de l’école, la voilà incapable même de réaliser les sortilèges les plus simples sans risquer le désastre. « Et ne me dis pas que tu ne peux pas. » Toujours debout face à lui, elle le fixe un moment. Il sait pertinemment qu’elle en serait incapable. Alors que fait-il ? À quoi pense-t-il ? Lentement, un pas après l’autre, elle s’approche de sa cape, en sort sa baguette magique. Le bois d’acacia ne s’est jamais laissé faire, a toujours été difficile à dompter. Aujourd’hui plus qu’hier, il lui est difficile de réaliser le moindre sortilège avec précision. Est-ce que cela l’empêche d’essayer ? Jamais. « Tu sais très bien que la mort trouve le vivant difficile. »

S’il y a bien une chose dont ils n’ont jamais vraiment parlé, c’est la mort d’Isabel. Il sait pourquoi, Felipe. Mais il ne sait pas comment, pas vraiment. Parce qu’elle n’en parle pas. Parce qu’au milieu de tous ses secrets, il s’agit du mieux gardé. « Que considères-tu vivant ? » demande-t-elle, tout afin de faire passer le temps. Parce que ce n’est pas son succès qui décidera de la durée de cette rencontre, mais bien les secondes qui s’écoulent. Le temps passe, le cœur bat, les larmes montent. Tant de choses dont elle ne veut pas. Tant de choses dont elle s’éloigne. Et pourtant. Pourtant elle s’approche de lui, elle s’approche du mur. Observant l’illusion un instant, elle ne peut s’empêcher de sourire. De longues années plus tôt, elle a été celle qui a offert des illusions délicates à Felipe, tout pour l’aider à ignorer la mort qui les a entourés. « Je dois t’avouer être impressionnée par ton sortilège. » Un peu de silence un instant. « Le vent ne se heurte pas aux nuages et a l’herbe de manière égale en revanche. » La pointe d’arrogance dans le fond de sa voix est submergée par une fierté qu’elle ne sait réellement expliquer. Après tout, elle ne lui a rien appris. Comment aurait-elle pu ?

Soupir. « À quoi bon ? » Elle l’observe, pose son regard dans le sien. « C’est à peine si je serais capable d’y apposer une nouvelle fleur. » Menant le geste à la parole, ses mains se renferment sur sa baguette. L’incantation est murmurée. C’est bel et bien une fleur qui prend place quelque part au milieu d’autres. Les pétales sont d’un rouge sanglant, de taille variable. Tout dans la plante semble étrange, rien ne parait réel. Elle semble être l’image de la description d’un enfant qui n’a jamais vu de fleur de ses propres yeux. À peine visible qu’elle s’effrite déjà. À peine visible qu’elle laisse en sa place quelques briques du mur originel avant que l’illusion originelle ne prenne le dessus. Isabel hausse les épaules. « Je serais tout aussi utile ailleurs. » Faisant mine de faire demi-tour, elle s’immobilise. « Oh, n’as-tu pas dis que je ne pouvais partir sans te désarmer ? » Rapide, profitant de l’effet de surprise, sa main libre s’enroule autour du poignet de Felipe, le tourne, le force à lâcher sa propre baguette qui tombe au sol. Proche de lui, elle ne le lâche pas pour autant. « Ne penses pas que tes petits jeux sont ce qui me gardent ici. » Derrière elle, l’illusion vacille légèrement. « Je suis ici parce que je suis obligée de l’être. » Il n’y a pas de reproche dans sa voix, rien qui annonce qu’elle ne désire pas passer de temps avec lui. C’est cela qui la trahit toujours, Isabel. Elle dont le regard est sans cesse fatigué, sa voix annonce pourtant qu’elle s’y plait presque. « Ou aurais-tu oublié ta propre règle ? » Elle défait sa poigne, laisse son dos se poser contre l’illusion qui, en quelques endroits, se maintient, preuve de la force magique du sorcier. « Tu sais très bien que ces heures se passeraient mieux si tu arrêtais de me considérer comme une pute. » Ou une mère, aurait-elle voulu ajouter. Mais elle ne le dit pas. Mais ce sont ses yeux qui la trahissent cette fois-ci. Elle ne mérite pas d’être une mère.

Isabel parle en espagnol.
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