What team? ODP.

10 february 1996, evening.

« Mais fermez-la sérieux ! » Il soupire, Xolani. Fatigué de sa journée de mensonges. Fatigué de sa vie de deuil. Fatigué, par-dessus tout peut-être, de la bande d’énergumènes qui l’entourent. Hamish ne veut plus de rebelles isolés – une vraie équipe, voilà ce qu’il désire. Et qui d’autre pour réaliser ses veux que son conseiller alcoolique préféré ? Alors le voilà perdu, seul au milieu d’enfants plus ou moins âgés, à essayer tant bien que mal de leur apprendre à travailler ensemble. Il a eu de grands plans, l’Africain. Ce genre de plans qui annoncent une soirée sans pareille, une soirée qui restera dans les mémoires. Mais c’est sans considérer le whisky qui l’a attendu sagement a peine est-il rentré dans le QG qui lui sert désormais de résidence principale. Un verre s’est transformé en deux qui sont eux-mêmes devenus… beaucoup. Ainsi, l’escape room précise qu’il a tenté de mettre en place a perdu de sa grandeur. À comprendre par cela que la pièce est désormais remplie d’un bazar sans nom au sein duquel se trouve un certain nombre de ses bouteilles vides.

« Bon, vous m’écoutez ou bien ? » demande-t-il, un verre à la main. Lorsque le vacarme se calme enfin – autant que possible du moins – il prend le temps de boire une gorgée avant quoi que ce soit d’autre. « Donc, comme je disais avant que vous ne m’interrompiez – bande de gamins – c’est un puzzle mortel qui vous attend. » Il lève ses sourcils avec un rictus amusé, comme si cela allait leur faire peur. « La seule règle : il n’y a pas de règles. » Un moment, il laisse ses mots tomber avant de continue dans un rire : « Nan je rigole, vous tapez pas dessus sérieux, j’ai pas besoin de me faire engueuler par Hamish parce que vous avez tous fini à St Mangouste. » Une nouvelle gorgée. « Le but est donc simple : j’ai caché (perdu serait surement le terme le plus approprié, mais il n’est pas prêt de l’avouer) l’une de mes bouteilles de whisky pur feu favorite au milieu de… de ce bordel. » D’un geste de la main, il signale ses alentours. « Votre mission si vous l’acceptez, est de la retrouver. » Il lève un doigt en l’air, soudainement sérieux. « Pas d’accio les mecs, c’est de la tricherie pure et dure et j’aime pas les tricheurs. » Sa poigne gesticule en l’air un moment, laissant apparaitre des verres qui flottent jusqu’à chacun des rebelles. « Avant de commencer, santé. » Il finit son verre d’une gorgée. « Chaque fois que vous vous plantez – ou que vous dites un truc débile – vous serez obligé de boire un coup. Ou si vous voulez pas boire j’ai une potion bien spéciale, juste pour vous. » De nouveaux levés de sourcils appuient ses mots. « Prêts ? Premier indice : c’est peut-être genre dans ce coin. » Il pointe du doigt une pile de bibelots variés. Si tout semble banal, une observation plus précise laisse apparaitre les contours d’un sortilège de protection inconnu.

PS : utilisez-donc les dés pour savoir si vous peinez avec les sortilèges mes enfants. Je m'assurerai de vous dire en quoi consistera cette peinance.
PPS : essayez de rester autour du 500 mots qu'on puisse avoir l'efficacité innée dans notre débaucherie.

Une espace room, ou quelque chose comme ça. C'est ce que Xolani lui a dit avoir préparé pour ce soir, une espèce de jeu collaboratif pour que les membres de l'ordre puissent apprendre à travailler en équipe. Miroslav s'est contenté de hocher la tête et de hausser les sourcils, n'ayant pas vraiment compris ce que pouvait bien être un espace room, mais cela semblait très bien. En tout cas Miroslav était resté pour cette soirée évidemment, et bien entendu comme très souvent lorsque plusieurs membres de l'Ordre s'asseyaient autour d'une table au QG en dehors des missions, les bouteilles d'alcool ne tardaient pas à faire leur apparition - ou plutôt, à disparaître à une vitesse affolante. Depuis la naissance de Annie, Miroslav avait considérablement freiné sa consommation d'alcool qui était devenue, disons-le, problématique, mais il n'en reste pas moi qu'il apprécie de boire une bière ou quelques verres de whisky de temps à autres, en particulier lorsqu'il reste un peu plus tard au QG pour discuter avec Xolani ou Hamish.
Mais ce soir, pratiquement tout le monde est réuni, jeunes et moins jeunes - mais il semblerait que Miroslav soit tout de même le doyen de la salle. Peu importe, il aime être entouré de ses coéquipiers, aussi jeunes et bruyants soient-ils. Certes il ne supporterait pas cette agitation tous les jours, mais il apprécie ces moments paisibles et plus joyeux qu'à l'accoutumée. Aussi, il s'est laissé tenter par le whisky ce soir, et s'est assis à table - il faut ménager ses vieilles jambes - et est en pleine discussion avec RUBY sur la difficulté de décorer son living-room lorsque Xolani exprime son désir d'avoir le silence, avec un vocabulaire moins fleuri. « Et donc, elle me disait qu'accorder les rideaux avec le mobilier, ce n'est pas toujours une bonne idée... Oh dis donc, quel vocabulaire ! » Il se tourne dans la direction de Xolani, qui a reçu l'attention de tous, si ce n'est le silence demandé qui mettra encore quelques instants à arriver tant les conversations vont bon train. Enfin, Xolani leur expose son jeu - très vaguement, car Miro n'a toujours aucune idée de ce que cet espace room peut bien être - et le vieil homme a un rire amusé. « Ta bouteille favorite ? Comment savoir puisque tu les aimes toutes ? » Puis il essaye de regarder dans la direction qu'a indiquée Xolani, où il ne voit que quelques bibelots.  « Oh, nom d'une gargouille, » grommelle-t-il en plissant les yeux, puis il sort sa paire de lunettes d'une poche de sa cape.  « Ah, c'est mieux. » Il remarque des petites variations près de la cheminée, signe distinctif qu'un sortilège a été lancé. Il prend une gorgée de whisky et lève doucement sa baguette, un sourire aux lèvres, amusé par cette petite soirée et les idées originales de Xolani. « Finite Incantatem, » tente-t-il, curieux de voir comment le sortilège de son ami va réagir.

Cigarette vissée aux lèvres, appuyé contre un mur, Moros observe les hommes et les femmes présents dans la pièce. Tous sont en grande discussion et le tapage commence à lui porter sur les nerfs. A l'autre bout de la pièce, Xolani tente d'attirer l'attention sur lui - et sur le but de leur présence. Maugréant et agitant un verre de moins en moins rempli, l'Africain énumère les règles de son jeu tordu. Se renfrognant, le loup recrache en l'air un long filet de fumée. Intérieurement, il peste contre Ruby. L'énergique jeune femme l'a convaincu, il ne sait trop comment, de passer la soirée avec eux. Elle savait pourtant qu'il ne voulait pas venir. Malgré son désir ardent de se battre aux côtés des rebelles, malgré son envie de mettre à terre ce gouvernement pourri, les insurgés rechignent encore à le considérer comme l'un des leurs. Par conséquent, il est toujours mal à l'aise entourés de membres de l'Ordre. Cette fois ne fait pas exception à la règle et Moros se tient volontairement à l'écart de l'agitation que déclenche le top départ. Il a passé l'âge de ce genre de jeux et ne comprend pas que des sorciers comme Xolani ou Miroslav Krüger s'y livrent.

Écrasant sa cigarette dans un cendrier, Moros décolle de son morceau de mur. Il saisit le verre qui flotte dans sa direction et siffle une gorgée de l'alcool ambré. A contre-coeur, il se joint aux rebelles déjà occupés à fouiller le coin désigné par l'Africain. S'il dédaigne le jeu, il reste curieux de nature et attend de voir les effets du sortilège jeté par Xolani. Le sort lancé par Miroslav défait cependant le maléfice et les contours ondulants de la pile d'objets hétéroclites disparaissent. Hésitant un instant à doubler le vieux sorcier grisonnant pour enfreindre les règles édictées par le conseiller, Moros se détourne finalement. S'il ne craint personne dans cette pièce, il ne tient pas à se les mettre plus à dos. Il n'est pas sûr non plus que Xolani apprécie la blague. Avisant une malle à l'aspect ancien, le loup s'agenouille devant l'imposant contenant. D'une main, il tente d'en ouvrir le couvercle, mais celui-ci résiste. Une observation attentive lui apprend ce qu'il a besoin de savoir. Si la serrure ne semble pas fermée par un sortilège, il n'y a pas trace d'une clé. Sortant sa baguette, il la pointe sur la malle. « Alohomora. » Peut-être n'y a t-il rien du tout dans cette malle.

Et donc, elle me disait qu'accorder les rideaux avec le mobilier, ce n'est pas toujours une bonne idée... Oh dis donc, quel vocabulaire ! En même temps, faut voir si t’aimes vivre dans le … On ne saura jamais quel est le conseil avisé de Ruby car la voix de Xolani se fait entendre, réclamant le silence.. dans un langage plutôt fleuri. Oh dis donc, quel vocabulaire ! Tout se perd, mon bon monsieur, approuve la jeune fille sans la moindre gêne, se détournant de Miroslav pour détailler son mentor de la tête aux pieds. Un team building, c’est une bonne idée, et elle a même réussi à y traîner Moros. Il est temps que tout le monde voie le gentil toutou qu’il est en réalité (enfin, façon de parler) pour oublier le grand méchant loup et qu’enfin on lui fasse faire des choses intéressantes. Qu’on l’envoie en mission avec elle, par exemple. Mais bon, une chose à la fois. Pour l’instant, il fallait survivre à la soirée. Et elle se permit une moue désapprobatrice quand Lani leur explique ce qu’ils ont à faire. Ta bouteille favorite ? Comment savoir puisque tu les aimes toutes ? Et après, on fait croire que ce sont les jeunes qui ont du mal à se tenir, appuie la Weasley en attrapant son verre. Bah bravo. Elle n’est évidemment pas contre l’idée de se mettre une murge en groupe, mais se concentrer pour trouver sa bouteille ? Et on a le droit de la siffler, ta bouteille, quand on l’a trouvée ? Cancre, bruyante, on va voir Ruby ce soir, de façon claire.

Jugeant qu’elle a déjà peut-être dit un truc stupide, la demoiselle s’envoie son verre de whisky, qui se remplit immédiatement, comme par magie. Plissant les yeux, elle observe Miroslav s’attaquer au tas susmentionné par Xolani. Ses yeux glissent ensuite sur Moros, qui regarde un coffre de plus près. Puis ses yeux reviennent à l’instigateur de la soirée. Elle se pose, deux secondes. Joue avec son verre. Si tu dis de regarder par là … C’est que ça doit être ailleurs. Les méninges bien huilées de Ruby prennent le relais et elle lui tourne le dos. En face, il y a une vieille horloge … qui tourne à l’envers. Baguette sortie, la jeune fille s’en approche et tapote doucement le cadran. Ce n’est pas normal. Le mécanisme doit être derrière. Quelqu’un pour m’aider ? Locomotor Barda. Ils ne seront pas trop de deux pour examiner de l’horlogerie, qui n’est pas forcément son rayon.

10 february 1996, evening.

« Oh dis donc, quel vocabulaire ! » « Tout se perd, mon bon monsieur. » « Roh ça va, » répond-t-il sans même y penser. S’il n’avait pas la flemme de se déplacer jusqu’à Ruby – et peur de se prendre les pieds dans une connerie – il n’aurait pas hésité deux fois avant de lui mettre un coup sur la tête. Et puis un pour Miro aussi, histoire de pas faire de jaloux. Mais il reste sur place. Dans le coin de son regard, il aperçoit Grimblehawk qu’il ignore avec brio. Weasley et Krüger continuent de bavarder, de se foutre de sa tronche et compagnie, et pour être honnête, il a pas le temps pour ces conneries. « Non d’une salopette, vous allez la fermer ou bien ? » « Et on a le droit de la siffler, ta bouteille, quand on l’a trouvée ? » Il lève les yeux au ciel, fatigué. « Si vous êtes gentils, peut-être. Allez, au boulot ! » dit-il en ajoutant les bras en l’air comme un babouin. Bras qui, par la même occasion, laissent échapper une magie précise qui remplit de nouveau le verre de la rouquine. Il lui lance un clin d’œil, comme pour appuyer que oui, elle a dit des trucs débiles et que oui, elle a bien fait de boire. « Oh, nom d'une gargouille. » Son attention se rapporte au chercheur (MIROSLAV). Comme s’ils étaient synchronisés en mode boy band, ils froncent les yeux en même temps. C’est un rire franc qui s’échappe du fond du ventre de Xolani lorsqu’il voit le sorcier sortir une paire de lunette de sa poche. « Te fatigue pas, l’ancien ! » Rire qui se tait lorsqu’il se débarrasse des sortilèges sans même y réfléchir plus que cela. « Oh, c’est bon l’esbroufe ou bien ? Bois donc un coup pour ton talent de vieux. » Menant le geste à la parole, il fait flotter un verre jusque devant le visage de Miroslav. « Et j’espère bien que tu triches pas avec tes binocles, sinon je te jure… »

On ne saurait jamais ce qu’il aurait juré. Derrière lui, le coffre que le loup observe se met à pleurer. « Ah bah bravo ! » Délaissant son ami un moment, Xolani s’approche de GRIMBLEHAWK et caresse doucement le haut du coffre dont les pleurs se calment lentement. « Fallait que tu foires Herbert, vraiment ? Il a eu une vie difficile, respecte donc ça au moins. » D’un signe de tête, il lui indique de continuer les caresses qui finiront par calmer l’objet. « Et bois deux fois pour ton incompétence. » « Quelqu’un pour m’aider ? » Une fois encore, son attention est attirée ailleurs (RUBY). À peine commencé, il fatigue déjà de ces enfants et considère demander a Miroslav de prendre le relai. « Locomotor Barda. » « ATTENDS ! » Mais elle n’attend pas. Bien sûr. Ce serait trop facile autrement. Alors elle lance se sortilège. Alors l’horloge explose. C’est un liquide verdâtre qui s’élance dans l’air. C’est un liquide verdâtre qui les recouvre. C’est un liquide verdâtre qui coule du plafond.

Debout au milieu du triangle dessiné par les trois abrutis, Xolani se tient, silencieux. Son regard fixe Ruby, la fatigue clairement visible sur son visage. « Comment t’es devenue chasseuse avec un manque de talent pareil ? » D’un revers de la main, il essuie le liquide épais qui recouvre son visage. « Quelle bande de bras cassés, sérieux. » Se laissant reposer sur une motocyclette, il soupire profondément. « Je vous pardonne, allez. On est les plus sages avec Miro, c’est la vieillesse. » Ses doigts dessinent un cercle dans l’air, apportant un verre devant chacun. « On fait une pause, » dit-il en finissant sa boisson d’une gorgée.