Kay ◊ Got a hole in my soul growing deeper and deeper

1964 | Take my hand and give me a reason to start again

La lune était haute dans le ciel parmi ses compagnes les étoiles. Cette nuit aurait pu être calme, paisible, mais les cris de douleur retentissaient dans la demeure familiale, empêchant quiconque à pouvoir se reposer. A dire vrai ils étaient tous aux aguets devant la porte de la chambre où se trouvait le jeune Temperance qui était sur le point de donner la vie. Seule la mère d’Archibald et Temperance se trouvait avec elle dans la dite chambre pour la soutenir. Sa main enlacée à celle de sa fille, elle cherchait à lui donner le soutien et l’amour dont elle avait besoin dans ce moment particulièrement dur. D’autant plus que le père de l’enfant à venir n’était pas là. Ils avaient cherché à le trouver, à lui faire parvenir la nouvelle que d’ici peu un petit être allait prendre sa première respiration, mais ils n’avaient pas encore reçu la moindre réponse. Ni même la moindre preuve que Perceval comptait bien s’occuper de Temperance et de leur enfant, car après tout, ils n’étaient pas mariés. Seuls des mots d’amours avaient été échangés entre les deux jeunes adultes qu’ils étaient, tout juste âgés de dix sept ans. Or on sait bien qu’à cet âge l’amour peut parfois être éphémère surtout lorsque les deux familles ne s’entendent pas particulièrement bien de base. Mais voilà, Temperance était sûre qu’il viendrait, il ne pourrait louper la naissance de leur fils, il le lui avait promis. Il lui avait même donné sa chevalière avec le symbole des Avery pour qu’elle sache qu’il serait dans tous les cas là pour elle. Cependant il n’arrivait pas et l’accouchement commençait à arriver à son terme. Elle souffrait Temperance. Et par la même occasion sa mère souffrait de voir sa vie si jeune dans un tel état sans pouvoir rien faire pour la soulager un minimum. Donner naissance à l'hôpital de Sainte Mangouste aurait été peut-être plus pratique et plus sécurisé, mais le petit être avait décidé d'arriver sans prévenir plusieurs jours avant le terme de la grossesse. Alors ils n'avaient pas eu le choix que de le voir naître dans la chambre de Temperance des mains d'une sage-femme qui connaissait déjà la famille. Encore un hurlement. Encore une contraction. Puis le bébé était là, ouvrant ses petits yeux et prenant pour la première fois de l'oxygène dans ses petits poumons. C'est dans les bras de Temperance qu'il fut déposé. Elle le regardait avec admiration, elle et Perceval avaient créé ce petit être. Fruit de l'amour. Fruit de la tendresse. Fruit d'une promesse. Mais alors qu'elle levait les yeux vers sa propre mère, cherchant à savoir dans un seul regard où pouvait bien être Perceval, la porte de la chambre s'ouvrit soudainement en trombe. Et c'est alors qu'Archibald entra dans la pièce, un morceau de papier entre ses mains, les yeux rouges comme s'il était sous le coup de l'émotion. « Temperance...Je... » Mais elle savait, elle l'avait ressenti lorsqu'elle avait donné vie qu'une petite partie de son coeur s'était envolé. Elle avait senti ce sentiment de perte et maintenant que son grand frère se tenait devant elle avec ce petit papier, elle n'avait pas envie de l'entendre. Elle le savait déjà. Il n'aurait jamais loupé la naissance de leur fils, de leur petit Kay, sauf s'il y avait une bonne raison. Ou plutôt une horrible raison... Et les larmes se mirent à perler le long de ses joues, tandis que Archibald annonça tout haut ce que tout le monde savait déjà. « Perceval est mort… Il a été retrouvé dans une ruelle de l’allée des embrumes. Quelqu’un l’a tué…  Je suis désolée petite sœur. » Les sanglots redoublèrent tandis qu’elle regardait Kay, leur fils, qui ne connaîtrait jamais son père. « Kay Perceval Weasley. Ainsi une petite part de son père restera malgré tout avec lui. » Puis elle posa le nouveau né dans les bras de sa mère, car elle avait besoin de calmer ses sanglots. Elle avait besoin de cesser sa douleur, mais dès qu’elle y repensait, ses larmes ne faisaient que s’amplifier. Perceval était mort. Perceval ne verrait jamais le regard de leur fils. Perceval et elle ne pourraient jamais avoir une vie heureuse en tant que mari et femme. Cet avenir là lui avait été enlevé froidement dans une ruelle de l’allée des embrumes.

1973 | You were the brightest shade of sun I had ever seen

Le mois d'avril approchait à grands pas, et avec lui l'arrivée du printemps. Cela faisait tout juste quelques jours que la petite dernière de la famille avait ouvert ses yeux sur le monde, mais déjà le coeur de Kay était attendri en la voyant. Il y avait un petit quelque chose dans le regard de celle-ci qui lui donnait l'impression de voir un véritable rayon de soleil. Il avait tout juste 8 ans, et pourtant rien qu'en la voyant il savait déjà qu'il ferait tout pour qu'elle soit heureuse, pour qu'elle soit protégée comme il se doit, pour qu'elle soit bien entourée par des êtres aimants. Oui. Il savait déjà qu'il ferait tout pour ce petit rayon de soleil avec les cheveux qui semblaient déjà aussi roux que tous autres Weasley. Certes, il était proche de tous ses autres cousins, Susan, Ruby et Jonah, ils comptaient tous à ses yeux, mais la petite dernière Anora était une sorte de splendide lueur qu'il voulait à tout prix protéger. Peut-être aurait-il été comme ça avec chacun de ses cousins et cousines s'il avait été plus âgé lors de leurs naissances respectives, mais puisque c'est avec Anora qu'il avait le plus grand écart, cela lui semblait évident qu'il devait être là pour elle. Étrange ? Pas tant que ça. Après tout, bien qu'il était leur cousin, ayant grandi avec eux dans la maison familiale, ils étaient plus comme frères et sœurs à ses yeux. Car ils avaient pratiquement été élevés en même temps. En effet, puisque sa mère, Temperance, avait seulement 17 ans lorsque Kay vit le jour, et qu'elle était seule à l'élever, ses parents avaient voulu qu'elle reste vivre avec eux dans la demeure familiale des Weasley, et puisqu'au final Archibald et sa femme avaient également décide de vivre dans la demeure familiale, leurs enfants respectifs avaient grandi en se serrant les coudes. Particulièrement proches, comme des frères et soeurs alors qu'ils étaient cousins. Mais ce qui est sûr c'est que ce soit Susan, Ruby, Jonah ou Anora, Kay serait là pour chacun d'entre eux, car après tout, les liens du sang sont les plus forts et il ne pourrait pas leur tourner le dos. Quelque chose au fond de lui, même à un âge aussi jeune lui faisait ressentir qu'il serait toujours là pour eux et ce, qu'importe les obstacles qu'il y aurait sur leurs chemins. C'est alors que des pensées plein la tete, Kay s'approcha du berceau où se trouvait la toute petite dernière, du bout de ses doigts il caressa la mini-main de celle-ci, pour finalement dire dans un sourire. « Tu pourras compter sur moi. Pour toujours et à jamais. Je te le promets Anora. » Et sous cette promesse, Kay eu l'impression de voir la petite fille esquisser un sourire.

1979 | Evil isn’t born, it’s made

Cela faisait maintenant 4 ans que Kay était entré à Poudlard, la fameuse école de sorcier située en Ecosse. Quatre ans qu'il avait été réparti à Gryffondor comme sa mère avant lui. Quatre ans qu'il arpentait les couloirs et qu'il apprenait avec attention tout ce qui l'intéressait. Il était particulièrement doué en sortilège, se débrouillait en potion, mais excellait en défense contre les forces du mal. Par contre, les cours théoriques étaient beaucoup moins son fort, car il lui en fallait plus pour parvenir à l'intéresser que des mots sur une feuille. Pourtant merlin savait que sa vie allait plus tard être rythmée par deux mots, ou plus prénoms, écrits sur une simple feuille. En effet, s'il était encore à l'école, il arrivait souvent à Kay lors des vacances scolaires de se rendre dans la boutique familiale, Weasley's Quill Shop pour aider son oncle Archibald qui y passait le plus clair de son temps. Il apprenait beaucoup sur les encres, les feuilles, et autres matériels qu'ils fabriquaient. Mais voilà... Un jour sa vision de l'entreprise familiale changea du tout au tout. Il avait alors 15 ans et se tenait dans cette dite boutique, tenant la place de son oncle le temps que celui-ci était à l'arrière en train de chercher quelque chose, lorsqu'un homme pénétra dans le magasin. Un homme sombre. Un homme qui donnait froid dans le dos. Celui-ci s'était alors avancé vers lui, semblant avoir un but précis en tête, sans même prononcer le moindre mot il attrapa l'une des feuilles de la boutique, une plume en particulier et se mit à écrire. Deux mots. Deux petits mots, qui au final se révélaient être un prénom et un nom. Juste ça. L'homme en question posa alors une bourse avec des pièces clinquantes dedans et avant même que Kay n'ait eu le temps de dire quoi que ce soit il tourna les talons. « Faites bien le travail où vous devrez me rembourser, avec les intérêts. » Une seule phrase. Une seule et il sorti de la boutique sans autre forme de procès. C'est alors que son oncle revient, les bras chargés de feuilles et qu'il découvrit le papier qui venait d'être utilisé, posé bien en évidence au niveau de la caisse. Un regard. Un seul, et Archibald fit le choix de tout expliquer à Kay malgré ce que lui avait dit sa soeur des années plus tôt. Il lui expliqua tout, le véritable commerce familiale, ce que signifiait ce nom et ce prénom qui avaient été inscrit, l'épée de damoclès qui était maintenant sur la tête de la victime. Kay écoutait. Sans rien dire, il voulait tout savoir, tout comprendre. Et c'est seulement à la fin qu'il en vient à dire une phrase, en regardant son oncle droit dans les yeux « On procède comment maintenant que nous avons la cible ? » Et Kay était sérieux, trop sérieux, malgré ses quinze ans et il aurait pu être prêt, si son oncle n'avait pas ajouté. « Kay...Tu as seulement 15 ans, tu es beaucoup trop jeune, ta mère me tuerait si je t'entraînais aussi tôt dans le commerce familiale. Donc pour le moment il n'y a pas de on. Je procède et tu apprendras tout ça lorsque tu seras âgé de 17 ans, majorité pour les sorciers. Pour le moment c'est trop tôt. » Kay n'avait pas le choix, il devait patienter, mais lorsqu'il aurait 17 ans,  Archibald le prendrait sous son aile et lui apprendrai tous les rudiments du métier qu'était le sien. Mais pas avant. Deux petites années et Kay pourrait enfin faire partie du commerce familiale. Juste deux ans...

1981 | Fell into another hole again, it’s like I’m sleepwalking

Suspendu par les mains à une barre métallique, qu’il avait accrochée avec attention au centre de son lit en baldaquin dans le dortoir des Gryffondor, il hissait tout son corps jusqu’à ce que son menton atteigne la hauteur de la barre. Puis il redescendait, infatigable, pour continuer ensuite ce mouvement de musculation qui nécessitait de soulever son propre poids de corps à la force de ses bras et de son dos. Il faisait ça tous les jours, c’était en quelque sorte devenu son rituel de remise en forme. Mais depuis que la guerre avait débuté, il y a de cela un an, Kay faisait encore plus d’exercice qu’il n’en faisait avant. Toujours désireux de rester en forme, de se muscler, et surtout de penser à autre chose le temps de quelques exercices. Ses amis ne comprenaient pas pourquoi il avait autant besoin de se défouler, et surtout pourquoi il faisait des exercices qui semblaient à ce point moldus, mais lui cela lui permettait de se libérer l’esprit et dans son métier officieux, avoir de la force était parfois très appréciable. Mais plus encore, avoir une carrure bien bâtie pouvait par moment bien impressionner, et calmer les ardeurs des plus stupides, ce qui l’arrangeait pour éviter des combats inutiles. Car le seul combat qui l’intéressait était le combat pour le nom de la mort elle-même. Sauf que voilà, ces derniers temps, la mort était particulièrement à l’œuvre avec les mangemorts et l’ordre du phoenix qui s’affrontaient sans relâche. Et il fallut d’un combat supplémentaire pour que soudainement, quelqu’un en vienne à le déranger en plein entraînement. « Kay. » Mais il n’entendait pas, les oreilles emplit d’une musique bruyante, qui lui permettait de se booster et de donner tout ce qu’il avait pour continuer à se muscler. « KAY ! » Toujours aucune réponse. C'est alors que quelqu'un lui arracha son casque audio, pour le pousser à se rendre compte qu'il était appelé. « Kay arrête s'il te plait un instant j'ai besoin de te parler. » L'intéressé lâcha alors sa barre de traction pour retomber sur son lit et ainsi se tourner vers la personne qui l'appelait. « Qu'est-ce que tu me veux ? » Tout en attendant la réponse il se leva, pris une serviette déjà préparée pour s'éponger le front et le torse. « Tu m'as dérangé, alors vas-y parle, j'ai clairement d'autres choses à faire que d'attendre après un muet. » Il se retourna vers son camarade de Gryffondor, un ami avec qui il trainait depuis leur première année et qui n'avait jamais eu la langue dans sa poche. Pourtant... Pourtant cet après-midi, il semblait particulièrement muet. « Jaime, tu sais que je ne supporte pas qu'on me dérange en plein entraînement, alors dis moi ce que tu as à me dire où va-t-en. » Le dit Jaime baissa les yeux au sol, tout en secouant la tête, puis lorsqu'il releva son regard vers Kay, ses yeux étaient plein de larmes. « C'est ta mère Kay... Elle n'a pas... » Un sanglot déchira la voix de Jaime, qui ne parvenait poursuivre. Alors Kay s'approcha en un grand pas, l'attrapa par les épaules et le secoua. « Quoi ma mère Jaime ? Qu'est-ce qui s'est passé avec ma mère ?! Dis-moi putain ! Arrête de pleurer et dis-moi !!! » Et il continua à le brusquer, le secouer, pour qu'il avoue enfin la terrible vérité. Il avait besoin de l'entendre, il avait besoin de le comprendre, sinon son cerveau ne l'accepterait jamais. « Elle n'a pas survécu aux combats... Tout comme beaucoup de membres de l'Ordre. Les mangemorts les ont écrasés et ... Voldemort a tué Dumbeldore. Je suis désolé Kay... Si je peux faire quoi que ce soit pour... » Mais déjà Kay l'avait relâché tout en le poussant vers la sortie des vestiaires, coupant nette tout autre propos qu'il aurait pu ajouter. « Va-t-en.... » Et il continuait à reculer jusqu'à toucher le mur.  « Kay.... S'il te plait... Laisse moi t'aider... » « VA-T-EN ! JE VEUX ETRE SEUL ! » Une fois le dos contre le mur il se laissa tomber de tout son long sur le sol. D'abord son père avant sa naissance, puis là sa mère... Orphelin, voilà ce qu'il était. Orphelin sans plus aucun parent. Seul même s'il était entouré. Enfant sans père et maintenant homme sans mère. Solitude. Douleur. Mort...La mort était vraiment son plus vieille ami... « Laissez-moi seul... » Et il se renferma complètement sur lui-même, les genoux ramenés contre son torse et ses bras les entourant. Finalement sa tête se posa sur ses genoux, comme lorsqu'il était enfant, triste, mais là ce n'était plus de la tristesse... C'était tellement plus que ça. Tellement de souffrance, de solitude et en même temps tellement de colère envers ceux qui avaient causé la mort de sa mère. De ceux qui l'avaient tué. Ils allaient le payer. « Je les tuerais...Je les ferai payer... Je te vengerai... Je te ferai honneur... » Et les larmes se mirent à couler... Solitude...

1985 | Maybe it won’t work out. But maybe seeing if it does will be the best adventure ever

Cela faisait maintenant trois ans que Kay avait quitté les bancs de l'école pour pouvoir se concentrer pleinement sur le business familiale dans la fameuse boutique de Weasley's Quill Shop où il s’affairait au taillage de nouvelles plumes et à la création de feuilles de papier, tout en faisant en parallèle son double métier qu'était celui d'assassin. Son oncle l'avait grandement aidé à ce sujet, lui montrant les fondamentaux et lui expliquant tout ce qu'il avait besoin de savoir, ou tout du moins une bonne partie. Puis de son côté, Kay avait forgé sa propre expérience et maintenant il ne demandait plus conseil à Archibald lorsqu'il avait une cible. Tous ses contrats il les remplissait seul et avec une dextérité sans nom. Pour tout dire, il avait particulièrement bien pris le plie quant à cette activité, tant et si bien que cela l'avait profondément changé. En effet, depuis la mort de sa mère, il s'était plongé corps et âme dans ce business familial, développant de nouvelles techniques seuls, et se renfermant sur lui-même avec une carapace d'acier. Ses amis de Poudlard avaient même parfois du mal à le reconnaitre tant il ne laissait entrer quasiment plus personne. Il semblait seul, et pourtant cela ne le dérangeait pas outre mesure, car c'était ainsi qu'il était et cela lui convenait. Certes, il paraissait quelque peu décalé aux côtés de sa cousine Ruby, qui elle était l'exubérance même, alors que lui semblait plutôt être une armoire à glace. Mais que lui importait. Seul le résultat était important à ses yeux et autant dire qu'il y avait toujours un bon résultat lorsqu'il remplissait ses contrats. D'ailleurs, il n'avait pas encore loupé une seule de ses cibles pour le moment, peut être tout simplement parce qu'il ne s'arrêtait jamais tant qu'il n'en avait pas terminé avec. Puis il passait à autre chose, puis encore autre chose. C'était comme un vide qu'il cherchait à combler et pourtant...Pourtant plus il tuait, plus sa liste de victime s’allongeait, plus la noirceur de son cœur augmentait et plus il ne laissait entrer personne dans son monde noir. Après tout, qui voudrait partager cette noirceur avec lui si ce n’est sa famille ? Seul eux pouvaient comprendre, les autres… Ils étaient beaucoup trop loin d’imaginer toute la noirceur en lui. Tout ce qu’il avait vécu. Tout ce qu’il cachait. Seul sa famille connaissait l’étendu de ce qu’il possédait et l’étendu de sa souffrance. Même si, de plus en plus, il cherchait à le cacher à eux aussi. Personne ne devait savoir. Personne. Son seul but c’était la mort, cette bonne vieille amie qu’il chérissait étrangement. C’était la seule à qui il se confiait, comme un rituel morbide. Mais alors qu’il était perdu dans ses pensées à ranger les nouvelles plumes dans la boutique, la cloche d’entrée résonna, faisant ainsi comprendre qu’il n’était plus seul. Kay se tourna vers la personne qui venait d’arriver, et ce n’était autre que son oncle, Archibald. « Ah mon oncle, comment vas-tu ? Puis-je faire quelque chose pour toi ? » L’intéressé esquissa un sourire tout en s’avançant vers Kay. « Pourrions nous aller dans l’arrière boutique ? Je dois te parler de quelque chose de très important. » « Oui bien sûr. » Et ils se rendirent tous deux à l’arrière du magasin tandis que d’un coup de baguette, Kay mettait comme quoi la boutique était fermé. Lorsqu’ils furent certains d’être seuls, loin des oreilles indiscrètes, Archibald se mit à parler. « En fait voilà, comme tu le sais, le Lord n’avait pas appelé les Weasley lorsqu’il est monté au pouvoir, et je me refusais à le rejoindre s’il ne nous demandait pas spécifiquement. » Kay comprenait tout à fait, il avait suivi l’histoire et il avait déjà entendu sa tante et son oncle en parler. « Il se trouve qu’il y a quelques temps j’ai demandé à Hamish Greengrass à rejoindre l’Ordre du Phoenix, en l’honneur de ta mère qui est décédé à cause de cette maudite guerre, à cause du Lord et de ses sbires. Et… Je voulais te demander si tu voudrais te joindre à nous ? Je sais que ça ne va pas être facile, la grande majorité de l’Ordre se méfient de nous, même Greengrass, mais ils ne refusent pas des mains supplémentaires et puis… On peut être un atout pour eux. Qu’en penses-tu ? » Pour sa mère… C’était certainement l’argument le plus facile à utiliser avec Kay, car il avait promis de venger un jour sa mère. Or les responsables n’étaient autres que le pouvoir actuel en place. Alors pourquoi pas… Pourquoi pas aider ceux qui haïssaient Voldemort et ses sbires ? Pourquoi pas se joindre à eux… Il esquissa alors un sourire, puis tendit sa main vers son oncle. « Tu peux compter sur moi Archibald, je me tiendrai à tes côtés et ensemble on fera redorer le blason des Weasley, je te le promets. Ils finiront par vouloir de notre présence au sein de l’Ordre. Car après tout, avoir des assassins dans son arsenal, ce n’est pas à négliger. » Et c’est ainsi qu’il rejoignit l’Ordre du Phoenix, la Résistance, le meilleur moyen de venger sa mère.  

1987 | Theses violent delight have violent ends

Paris. La capitale de la France. Bien que Kay était désormais lié à l’Ordre du Phoenix depuis déjà 2 ans, il avait dû quitter l’Angleterre pendant un temps pour le business familial. En effet, une nouvelle cible lui avait été attribuée et il se trouve que cette dernière avait voyagé jusqu’à Paris avant qu’il ne puisse l’atteindre sur leur terre natale. Dans le fond cela ne le dérangeait pas plus que cela de s’absenter pendant un temps, surtout qu’il savait que l’affaire familiale allait continuer de tourner sans lui, de même pour l’Ordre. D’autant plus qu’il ne comptait pas partir bien longtemps. Après tout, il lui fallait juste le temps d’atteindre sa cible, de prouver la mort de celle-ci, puis de rentrer chez lui. Tout pouvait être résout en deux temps trois mouvements et en même temps, cela lui permettrait de faire un petit tour dans la capitale pour découvrir des techniques ou des sortilèges qu’il ne connaissait pas. Chaque pays à sa propre manière d’enseigner et il allait de soi que la France pouvait lui apporter de nouvelles connaissances. Quoi qu’il en soit il avait suivi sa cible jusqu’à un magnifique hôtel de luxe dans le 1er arrondissement de Paris, Le Ritz. Autant dire que sa cible avait des goûts sûrs. Et c’était ainsi que, se faisant passer pour un client, Kay se trouvait au bar de l’hôtel, en smoking, un verre à la main en train d’observer sa cible. C’était une jeune femme d’environ 25 ans. Des cheveux longs, blonds, ondulés, et une telle grâce… Une telle magnificence… Elle avait un visage qui semblerait sortir tout droit d’un rêve, d’une utopie, oui. Autant dire que Kay ne pouvait que reconnaitre la beauté de sa cible. Mais voilà, le problème était le suivant, c’était sa cible, et il ne pouvait se permettre de se planter sachant qu’il avait une réputation à maintenir. Alors il l’observait, l’analysait, apprenait son emploi du temps à la seconde près pour trouver l’instant idéal pour frapper. Mais voilà, alors qu’il eut une minute d’inattention lorsque le barman lui proposa un nouveau verre, il la perdit de vue. Fronçant les sourcils, il tourna la tête vers la sortie pour voir si elle s’était éclipsée, mais rien à faire. Qu’importe, il la retrouverait après, aucune cible ne pouvait l’échapper. « C’est moi que vous cherchez ? » La voix sensuelle provenait de sa gauche et lorsqu’il tourna son regard vers la source de la question, quelle ne fut sa surprise que d’y retrouver sa cible. Il esquissa alors un sourire charmeur. « Disons plutôt que je me demandais où la plus belle femme de la pièce avait bien pu s’évaporer. Sans vous, le bar semblait beaucoup plus triste et sombre. » Et elle rigola, de ce petit rire cristallin et empli de charme qui pourrait faire fondre même le plus glacé des cœurs. « Vile séducteur ! » « Je ne disais que la vérité, Milady… ? » Ajouta-t-il en tendant sa main. « Kenna Mikhaïlova. » Lorsque celle-ci posa sa main sur celle de Kay, ce dernier la porta à ses lèvres en un signe plein de galanterie. « Enchanté de faire votre connaissance, Kay Fraser pour vous servir. » Un nom inventé. Un mensonge. Mais en même temps il ne pouvait ni lui dire qu’il était un Weasley, car cela risquait de lui mettre la puce à l’oreille, et il ne pouvait pas non plus lui dire qu’il était un Avery au risque qu’elle le pense partisan de Voldemort. Au moins avec un nom inventé, il ne courait aucun risque, si ce n’est passé pour un sang-mêlé, mais qu’importe. « Puis-je vous proposer un verre ? » Et dans un sourire elle accepta. C’était simple, maintenant que le contact était créé il lui suffisait de trouver un prétexte pour la suivre jusque dans ses appartements, et alors là, il aurait le champ libre pour accomplir sa mission initiale. Un verre. Deux verres. Trois verres. Jusqu’à ce qu’il ne compte plus et elle non plus. Ils finirent par se rendre dans la suite de la charmante Kenna. Ou plutôt dans sa magnifique suite. Un baiser. Puis deux. Puis des vêtements qui tombent au sol. Des corps qui se joignent. La nuit passe, le jour se lève et au matin. La chevelure blonde s’en était allée, laissant un lit vide et froid, avec un Kay déboussolé entre les draps. Il s’était laissé avoir. Sa garde s’était baissée et elle avait filé. En se levant il aperçu une note sur la coiffeuse, où le tracé de ses lèvres rouges, comme un baisé, y avait été déposé.
« A une prochaine fois à Naples mon ombre, je sais que nos chemins vont se recroiser.
K.L. »
Alors il suivi ses pas jusqu’à Naples, où de blonde elle était devenue brune. Puis de Naples il se rendit à Rome. Puis à Athènes. Toujours ce même jeu. Toujours ce chat et sa souris, mais à savoir qui était le chat et qui était la souris c’était à se demander… Car Kenna jouait et Kay jouait aussi par la même occasion. Quel jeu dangereux. Un soir, dans un hôtel luxueux de Sofia en Bulgarie, ils s’étaient laissé aller dans les bras l’un de l’autre, après un de leurs innombrables jeux de séduction. « Le premier qui tombe amoureux… » « …à perdu. » Et ils se répétaient ça à chacune de leurs escales. A chaque fois que Kay arrivait à la retrouver. Mais à dès qu’il voulait mettre en œuvre ses tentatives d’assassinats elle lui filait entre les doigts. Toujours. Et le jeu continuait… Alors il continuait de suivre sa cible. Buchara. Odessa, où elle était repassée blonde mais cette fois-ci avec une coupe au carré. Saint Petersbourg… Et leur course poursuite se termina à Moscou où alors qu’ils s’étaient à nouveau tout deux retrouvé, Kay voulu faire une bonne fois pour tout ce pour quoi il était parti de base d’Angleterre. Un couteau à la main. Méthode très moldu, certes, mais qu’importait. Elle était à la fenêtre, cigarette à la main en train d’observer le ciel et il s’approcha d’elle tel un lion à l’affut de sa proie. Finalement il l’attrapa fermement avec son bras gauche pour la coller vers elle, incapable de bouger au vu de la force qu’il utilisait, puis de son autre main il posa le couteau sur la gorge ô combien enivrante de Kenna. . « Qu’est-ce que tu attends Weasley vas-y fait ton job. Après tout, tu dois le faire depuis Paris, n’est-ce pas ? Je l’ai su à la seconde même où je t’ai vu dans ce bar. Seul un contrat aurait pu te donner envie de m’approcher, mon beau petit rouquin. » Et elle riait à gorge déployée, comme si elle avait fait la blague du siècle, et pourtant il était là, il la menaçait, il voulait la tuer. Enfin plutôt il devait la tuer. « Ne t’ai-tu jamais demandé les causes derrière chaque demande d’assassinat ? Ou alors la seule chose qui t’importe c’est l’argent. L’argent. L’argent. Qu’importe la vie que tu vas prendre ? N’as-tu pas honte de prendre une vie sans aucun remords ? Aucune personne saine d’esprit ne demande à un assassin de tuer une cible, la raison est toujours particulièrement morbide derrière, mais bon. Qu’importe pour toi si la personne n’a rien fait pas vrai ? Qu’importe si c’est juste une pulsion stupide ? L’argent l’argent l’argent… Toujours ça, alors vas-y tue moi, je te mets au défi. » Et elle avait raison. Grand dieu qu’elle avait raison, il était payé pour tuer, mais jamais il n’avait remis en doute la moindre demande de ses clients. Certes, il refusait de tuer des personnes de l’Ordre, mais ça c’était différent, il les protégeait parce qu’il en faisait également parti. Mais pour les autres contrats, ceux qu’il avait acceptés, il avait tué sans remords. Dans le sommeil, avec un sortilège dans le dos, avec un couteau, en faisant croire que c’était un suicide, en allumant un feu, etc… Tellement de victimes, tellement de cibles, et pourtant aucun remords jusqu’à maintenant. Qu’était-il devenu ? Comment avait-il pu devenir cet être froid, calculateur ? Reculant d’un pas il éloigna la lame de la gorge de Kenna, puis recula encore plus. Dans un souffle il dit une chose. Une seule. « J’ai perdu… » Et il tourna les talons, quittant la suite pour s’enfoncer le plus rapidement possible dans la nuit. Il avait joué. Il avait perdu. Jamais il n’arriverait à la tuer. Et jamais plus il n’oserait s’approcher d’elle. Le premier qui tombe amoureux à perdu.  Un jeu. Et il s’était brulé les ailes au passage, car sans s’en rendre compte qu’il s’était attaché à elle, sinon ses paroles n’auraient eu aucune valeur à ses yeux. Mais voilà…Il avait joué, il avait perdu, pauvre assassin que celui qui n’arrivait pas tuer sa cible. Et il reparti en Angleterre…

1995 | Oh I’ll tell you all about it when I see you again

Cela faisait maintenant six ans que Kay était revenu de son périple autour de l'Europe qui avait duré un peu plus d'une année, et qu'il se concentrait désormais complètement sur le business familial et sur la magie noire. En effet, dès son retour d'Europe de l'Est, Kay avait demandé à se joindre aux Chercheurs de l'Ordre du Phoenix, car tout au long de son voyage, Kay avait grandement amélioré son niveau en magie noire. Dû à tout ce qu'il avait pu voir dans les différents pays et particulièrement en Russie. Car les bulgares et russes, avaient beaucoup moins de réservé à l'utiliser. Ainsi avait-il cherché à apprendre auprès d'eux, pour finalement revenir en Angleterre avec des connaissances beaucoup plus poussé qu'avant son départ. Voilà pourquoi avait-il choisi les Chercheurs, plutôt que les Chasseurs, car il savait qu'il serait un bien meilleur atout dans le premier travail. Certes il n'était pas en première ligne comme il avait failli le demander, mais au final cela lui plaisait énormément de se renseigner sur la magie noire et pour faire des recherches approfondies sur les horcruxes. Comme quoi, il aurait pu avoir sa place aussi bien à Serdaigle qu'à Serpentard. Quoi qu'il en soit, Kay était depuis maintenant six ans un Chercheur de l'Ordre et il arborait la rune de l'Ordre comme protection, car il jouait avec des forces particulièrement dangereuse. Et alors qu'il était passé en coup de vent dans la boutique familiale chercher des affaires, une cliente entra soudainement dans la boutique. Une cliente ? Pas n'importe laquelle...Lui qui avait maintenant 31 ans, il ne l'avait pas revue depuis ses 17 ans... Sa mère...Qui paraissait aussi jeune que la dernière fois qu'il l'avait vu. Certes, il avait su qu'avec l'Ordre ils avaient perturbés le voile entre les vivants et les morts, et que c'était cela qui avait ramené Albus Dumbledore, lorsqu'ils avaient détruits l'horcruxe, mais il ne s'était pas attendu à ce que sa mère elle-même revienne... Lui qui était méfiant des revenants, voilà qu'il en oubliait tous ses doutes, tous ses préjugés pour avancer à grandes enjambées vers Tempérance. « Mère ! C'est toi ? C'est bien toi ?! » Et il l'a pris dans ses bras avant même qu'elle ne prononce un seul mot, la faisant tourner dans toute la boutique, telle une tornade mélodieuse. « Oh ça fait tellement longtemps...Tellement longtemps que je rêve de revoir un jour ton visage et tu es là. » Il cessa de tourner, attrapant le visage de sa mère entre ses mains, comme pour s'assurer qu'elle était bien réelle, puis il l'observa avec attention. « Kay...Tu... Tu as tellement grandi... » Et elle fondit en larme, s'effondrant presque sur le sol alors que Kay la rattrapait avant qu'elle ne touche le sol. « Oui, mais tu es là maintenant, et on va rattraper le temps perdu, je te le promet. Je serai là pour toi. Toujours. Toujours... Et plus personne ne te fera de mal. » Kay semblait agir avec un tel côté protecteur qu'on aurait pu croire que c'était lui le père, mais en même temps, depuis la dernière fois qu'elle l'avait vu, il avait bien évolué. Il était devenu plus sombre. Plus adulte. Plus fort. Plus protecteur. Alors que sa mère n'avait pas changé depuis la dernière fois qu'il l'avait vu et à cet instant elle semblait être un petit animal brisé, blessé, mais Kay l'aiderait, et il resterait à ses côtés. Il ne comptait pas la perdre une seconde fois .